Saintésprint 2022 | Compte-rendu de courses

La SainteLyon sonne souvent l’arrivée de l’hiver à Lyon. L’édition 2022 n’a pas dérogé à la règle. Retour sur ma Saintésprint, un format « court » de cet événement incontournable !

Compte-Rendu Saintésprint (format 24km de la saintélyon) 2022

Sommaire

Je crois que cela fait un moment que tu l’attendais ce compte-rendu… Le voici, il est tout chaud ! Remontons un petit peu le temps pour revenir à cette soirée du 03 décembre 2022 et à cette saintésprint (format 23 km et 500m de D+ au départ de Soucieu-en-Jarrest)… Qui serait très certainement ma seule et unique participation à l’un des formats de la Saintélyon. Parce que clairement, autant j’ai apprécié l’expérience, autant les trails de nuit, dans le froid et la boue avec aucune vue possible sur les paysages, ne sont vraiment pas pour moi ! 

Compte-Rendu Saintésprint (format 24km de la saintélyon) 2022

Ma participation à la Saintésprint 2022

Avant la course

Clairement, je n’y allais ni sereine ni motivée. Embarquée sur la Saintésprint par mon acolyte de toujours, aka Perrine (à cause de laquelle/grâce à qui je m’étais inscrite sur le Triathlon M d’Aix-les-Bains), c’était la raison plus que la passion qui m’a emmené jusque sur la ligne de départ. Enfin, après mon échec sur les 23 km du Marathon du Mont Blanc, je voulais me prouver que j’étais capable de le faire. Cependant, les 1700 m de dénivelé de Chamonix étant une marche bien trop haute pour moi, j’avais revue cette difficulté à la baisse. Sur le papier, les 23 km et les 500m de D+ de la Saintésprint avaient tout pour plaire. Et surtout pour m’aider à me relancer sur des formats trails. 

Sauf que je le reconnais, sur la fin d’année, la motivation pour l’entraînement a pris ses bagages et est partie bien loin. Très certainement, au soleil, sur une île, à se dorer la pilule. Ainsi, j’arrive sur la Saintésprint, avec l’impression de ne pas m’être donnée à fond pour la prépa (comme j’avais pu le faire pour les 23 du Mont Blanc) et surtout pas du tout motivée à l’idée d’affronter les conditions météo propres à la Saintélyon. À savoir, la nuit, le froid, la boue et la pluie. Et encore cette année, il n’a pas fait si froid que cela.

Mais comme on dit, quand la motivation est absente, s’en tenir au plan. Et le plan était : aller jusqu’au bout de la Saintésprint pour me réconcilier avec la distance en trail. Avant de me concentrer sur les entraînements en montagne pour travailler le dénivelé et être prête à retourner à Chamonix pour affronter les 1700 m de D+.

Pendant la Saintésprint

Du départ jusqu’au ravitaillement de Chanapost

C’est ainsi que je me retrouve à 21h aux Halles Tony Garnier, à attendre le bus avec Perrine qui nous amènera jusqu’à Soucieu-en-Jarrest pour prendre le départ de la course. L’avantage de partir en soirée, c’est que tu n’as pas besoin de te lever aux aurores pour manger et avoir suffisamment de temps pour digérer. 

Avec Perrine, nous nous demandons plusieurs fois pourquoi nous sommes là. Les bus arrivant, il n’est plus l’heure de faire demi-tour et de rentrer se mettre au chaud sous la couette. Le trajet est relativement court et nous voici très rapidement dans un gymnase à Soucieu-en-Jarrest à attendre le départ.

À 23h, le départ est lancé. Je pars tranquillement avec la troisième vague de coureurs (il me semble que c’était le troisième départ). J’essaie de ne pas me laisser embarquer par les autres coureurs, afin de trouver ma vitesse de croisière. L’objectif est de ne pas me cramer avant même que les difficultés ne commencent..

L’ambiance est très bonne enfant. Aussi bien parmi les participants que parmi les spectateurs. En même temps, il faut être un brin givré pour se lancer dans un trail de 24km, alors qu’il fait nuit et qu’il fait sacrément froid ! 

La foule de participants est extrêmement compacte. Comme prévu, je n’arrête pas de me faire doubler. Les premiers kilomètres se font en ville, sur goudron. Côté chaussures, je suis partie sur les Divide de Brooks plutôt que les Cascadia. Car beaucoup plus souples et confortables sur les parties goudron tout en gardant une certaine accroche sur la terre et les sentiers. En espérant que cela suffise une fois que je serais dans les champs et les chemins boueux. 

Compte-Rendu Saintésprint (format 24km de la saintélyon) 2022
Compte-Rendu Saintésprint (format 24km de la saintélyon) 2022

En parlant de chemins boueux, le premier bouchon se forme dès l’instant où nous quittons la route pour rejoindre un sentier au niveau du 4ème kilomètre. Sentier qui ressemble plutôt à un ruisseau qu’autre chose. Des cailloux, un filet d’eau, et surtout une descente. Autant dire que tout le monde ralentit pour éviter de glisser et de finir sur les fesses. Cela rigole, cela blague beaucoup dans les rangs de la Saintésprint. On sent que les participants sont là pour profiter de l’expérience, plus que de faire un chrono.

Une fois ce premier bouchon franchi, nous sommes définitivement entrées dans la Saintésprint. Les premières difficultés techniques arrivent. Pour le moment, je me sens bien. Je n’ai ni trop chaud, ni trop froid. Les jambes arrivent à suivre. Je marche dans les montées, je cours sur le plat et je fais ce que je peux dans les descentes en fonction du terrain.

Les ralentissements sont réguliers. En effet, dès qu’il y a un passage un peu plus étroit, on se retrouve les uns derrière les autres à attendre notre tour pour avancer. Ainsi, je retrouve régulièrement les mêmes coureurs. Heureusement qu’il y a cette super ambiance entre les participants… parce que clairement, je continue à me demander ce que je fous là 😅. J’espère qu’une chose, c’est que cela va se maintenir jusque’à la fin. Car c’est extrêmement porteur. 

Sans que je ne m’en rende compte, me voici déjà au 6ème kilomètre. Un coup d’oeil à ma montre me fait comprendre qu’aller chercher les 4h va être très compliqués, surtout si les ralentissements persistent. Je suis déjà à presque 1h10 de course. D’autant que le plus gros du dénivelé est encore devant moi.

La bonne nouvelle, c’est que je me sens bien. Ni fatiguée, ni refroidie, ni lasse… Petit à petit, je double les marcheurs. Je garde mon rythme et ma stratégie. Marche dans les montées, course sur le plat et on voit ce qu’on peut faire sur les descentes. L’idée est autant de ne pas me cramer sur cette première partie de course que d’éviter de glisser sur les descentes et de potentiellement me faire mal. 

Sincèrement, je ne vois pas passer ma deuxième heure de course. Et je me retrouve très rapidement au 12ème kilomètre. Et surtout au point de ravitaillement de Chanapost. J’achève cette première partie de course en un peu moins de 2h20. L’objectif maintenant n’est plus de me rapprocher le plus possible des 4h. Mais des 4h30.

De Chanapost jusqu’à l’arrivée

En arrivant devant les tables de ravitaillement, je me rends compte que je n’ai littéralement rien mangé depuis le départ. Mais je n’ai absolument pas faim. Je ne me sens pas fatiguée. À croire que ma boisson d’effort, combinant eau, malto et sel, me suffit largement. Cependant, par acquis de conscience et pour avoir une bonne raison de rester au chaud, j’attrape un carré de chocolat noir.

Le temps que je grignote, les premiers coureurs de la SaintExpress (format 44 km) arrivent à pleines balles. Je les laisse tranquillement passer. Eux, visent un podium… Pas moi. Je prends le temps de passer aux toilettes, et surtout de me rhabiller correctement. Parce que la pluie s’est mise à tomber. Et bien comme il faut ! Il pleut fort, mais j’ai plus que confiance en ma veste pour me garder au sec. 

Très rapidement, je constate un changement d’ambiance. Là, où sur la première partie, il y avait énormément de coureurs, avec qui s’encourager, discuter et rigoler, sur cette deuxième partie de course, je suis beaucoup plus isolée. Je ne double plus les marcheurs. Ce sont les coureurs de la SaintExpress qui me doublent. Et qui m’encouragent ! Il y a en même un qui prend le temps de me tirer de mon trou de boue m’empêchant d’avancer dans une montée. 

Étant beaucoup plus seule, je me recentre sur moi-même. Je rentre dans ma bulle. Les kilomètres avancent et je me sens presque toujours aussi bien. Il pleut, mais je n’ai pas froid. Je reste relativement au sec. Un peu avant le 15ème kilomètre, ma lampe pectorale finit par s’éteindre. Et j’allume ma frontale pour prendre le relais. Parce que oui, n’ayant absolument aucune idée de la durée de la batterie de mes lampes, j’ai préféré assurer le coup en partant avec une frontale ET une pectorale. C’est dire à quel point je m’étais préparée et avait vérifié mon matériel avant de prendre le temps de la course…

Je suis étonnée de voir à quel point je me sens bien… surtout comparée à mon degré initia de motivation… Je suis dans mes temps. Les 4h30 semblent atteignables. Puis arrive la montée de l’aqueduc. La fameuse. Juste avant le 20ème kilomètre. Elle m’a tuée. Elle m’a littéralement achevée physiquement. Je n’en voie plus la fin. Qu’est-ce qu’elle est longue ! Avant d’attaquer cette montée, il me restait en théorie 4 km avant l’arrivée. Et un peu plus de 30 minutes si je voulais rester sous les 4h30. Je dis ben en théorie. Parce que les organisateurs sont toujours très généreux et t’offrent du rab de dénivelé et de kilomètres sur le parcours…

Cette montée de l’aqueduc me fait vraiment mal. Mais une fois en haut, je me dis que c’est la dernière et que maintenant il ne reste plus que de la descente jusqu’à Lyon. Non mais quelle erreur ! J’ai envie de pleurer quand je me retrouve face à une nouvelle montée. Si la montée de l’aqueduc m’a achevée physiquement, celles qui suivent m’achèvent mentalement. Je suis littéralement à bout. Et je n’ai qu’une envie : m’arrêter pour me mettre au chaud et aller dormir…. Sauf que j’ai plus vite fait de rejoindre à pied l’arrivée que d’attendre la navette d’abandon. 

Sans compter qu’à moins de 3 kilomètre de l’arrivée, c’est dommage d’abandonner. Je passe mon temps à me demander dans quelle galère je me suis mise. Mais j’avance. Parce que chaque pas de fait me rapproche de l’arrivée. Et que je ne veux pas abandonner une deuxième fois sur un trail. Pas si près du but. 

Cependant, je n’arrive plus à courir. Je commence à avoir froid à cause de la pluie qui n’a pas cessé de tomber. Je suis fatiguée, j’ai mal dans les hanches. Les 23,5 km sonnent officiellement à ma montre. Et j’arrive à peine à Confluence… J’ai hâte d’en finir.  J’ai de nouveau envie de pleurer quand je vois qu’on s’éloigne des Halles Tony Garnier, dans un dédale de ruelles. Je suis tellement dans mon monde, en train de râler contre les organisateurs pas fichus de respecter une distance donnée, que je réalise à peine que je passe devant les photographes. L’entrée dans les Halles me prend par surprise. Et je ne comprends que j’ai franchi la ligne d’arrivée que quand les photographes m’arrêtent pour me dire que c’est terminé.

Saintésprint, 24,6 km, 570 m de D+, 04:54:30… plus jamais ! Heureuse d’avoir fini, de m’être prouvée que j’étais capable de le faire après mon abandon/disqualification sur les 23 km du Marathon du Mont Blanc. Mais plus jamais !

Compte-Rendu Saintésprint (format 24km de la saintélyon) 2022

Ce que je retiens de cette Saintésprint

Même si je suis relativement déçue de ne pas avoir réussie à me rapprocher des 4h30, voire des 4h, je reste globalement satisfaite de moi. D’une part, parce que j’ai réussi à franchir la ligne d’arrivée. Et d’autre part, parce qu’hormis sur les 4 derniers kilomètres où j’ai subi, le reste du temps j’étais bien. Étonnée de me voir aussi « en forme », alors que je trouvais ma prépa insuffisante et ma motivation inexistante. Le changement dans ma boisson de l’effort est également très intéressant, et je pense que cela m’aide beaucoup sur les efforts de longue durée. 

Mais surtout cette course m’a rassurée sur ma capacité à encaisser des efforts de longue durée. Presque 5h de course dont seulement 50 minutes difficiles. Une stratégie d’hydratation efficace. Une stratégie de nutrition à revoir, car totalement inexistante sur cette course à mon plus grand étonnement. Et surtout une récupération assez rapide (du moins physiquement). Ce qui est une bonne chose puisqu’il semblerait qu’en 2023, un petit marathon se soit glissé dans mes objectifs…

Cependant, une chose est sûre. Plus jamais de trail de nuit, en plein hiver. Clairement, souffrir, se taper du D+ pour ne rien voir du tout, cela ne me fait pas vibrer. Heureusement qu’il y a eu une super ambiance entre les coureurs. Parce que je n’aurais pas du tout vécu cette Saintésprint de la même façon. Là, sur les 12 premiers kilomètres, je me suis sentie portée. Et sur la deuxième partie de course, j’étais plus isolée. Mais toujours soutenue par les coureurs de la Saintexpress qui me doublait. Malgré tout, il faudra me payer très cher pour que je reprenne le départ d’un des formats de la SaintéLyon. 

Ce que je retiens également, c’est que j’ai encore énormément de progrès à faire du côté du dénivelé si je veux être un jour capable de finir les 23km du Marathon du Mont Blanc. Autant la distance est validée. Je sais que je suis capable de venir à bout de 23 km sans (trop de) soucis. Autant le dénivelé est à ce jour encore un très gros handicap pour moi. Il va falloir aller courir plus souvent en montagne !

Mon équipement

As-tu déjà participé à l'un des formats de la Saintélyon ?

 

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2 réponses

  1. Bravo pour ta SaintéSprint ! J’ai fait la Saintétic en 2022 et je ferais la SaintéSprint en 2023. J’aurais aimé te rencontrer mais je ne savais pas que tu étais là ! Dommage.

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