Les gros sont en bonne santé

Quand tu es en surpoids, les gens se permettent des remarques plus que déplacées sur ton corps. Et cherchent notamment à savoir pourquoi tu es grosse et pourquoi tu ne maigris pas…  Il est temps  de casser le mythe de « personne grosse = personne fainéante, qui ne décolle pas de son canapé et passe ses journées à manger n’importe comment »…

Quand tu es en surpoids, les gens se permettent des remarques plus que déplacées sur ton corps. Et cherchent notamment à savoir pourquoi tu es grosse et pourquoi tu ne maigris pas...  Il est temps  de casser le mythe de "personne grosse = personne fainéante, qui ne décolle pas de son canapé et passe ses journées à manger n'importe comment"...

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Aujourd’hui, j’ai envie de m’attaquer au raccourci « Personne grosse = personne fainéante, qui ne lève pas son cul du canapé et qui passe ses journées à manger de la merde ». On ne va pas se mentir, j’en ai marre des personnes qui se permettent des remarques déplacées sur mon corps. La dernière en date était un homme qui me demandait pourquoi je n’avais pas un « corps décent » malgré tout le sport que je faisais…

L’obésité dans l’imaginaire collectif

Quand la personne en surpoids doit constamment se justifier

Dans l’imaginaire de beaucoup (trop) de personnes, tu ne peux être en surpoids que parce que tu ne manges pas correctement et en trop grosses quantités, et que tu ne fais pas de sport. Ainsi, si tu rentres par malheur dans la catégorie des personnes grosses, tu vas constamment devoir justifier tes kilos en trop. La question fétiche qui va revenir, c’est « mais pourquoi tu ne maigris pas ? ». Une question qui me sort par les yeux, qu’elle soit posée aussi bien par une autre personne en surpoids ou par une personne lambda. 

Parce que oui, je fais pas mal de sport. Et non, je ne perds pas de poids. Pour deux raisons principales. La première, c’est que le sport ne fait pas maigrir. Non, non, le sport ne fait pas maigrir. Cela va augmenter ta dépense calorique, qui in fine si elle est plus importante que tes apports, te permettra de perdre du poids. Le sport, seul, ne te fera pas maigrir. La deuxième raison, c’est que j’ai un ratio cardio/renfo. Or, comme je l’explique dans mon cardio « pourquoi courir ne te fera pas maigrir », si les sports cardio sont bons pour ton endurance et ton coeur, ils n’augmentent pas plus que cela ta masse musculaire (et donc ton métabolisme de base). 

Bref, je m’égare. Cet article n’a pas vocation à expliquer pourquoi je ne maigris pas, malgré mon volume d’entraînement. Cette question « pourquoi tu ne maigris pas » est une question à proscrire. Elle est totalement déplacée. Et surtout elle suppose qu’en fonction de ta réponse, il y a de bonnes et de mauvaises raisons d’être gros. 

Le mythe du mauvais gros

Un peu comme cette mauvaise blague entre les bons et les mauvais chasseurs. Tu as le « bon gros » dont le surpoids a une origine médicale, et le « mauvais gros » qui n’a aucune autre excuse que le laisser-aller. Et attention, ta place dans la catégorie des « bons gros » a une date d’expiration. Si tu restes trop longtemps en situation de surpoids, ta bonne excuse médicale se transformera en laisser-aller. Et tu deviendras un « mauvais gros ». Bref, tu l’as compris. 

Parmi toutes les personnes en surpoids, une grande majorité ne l’est pas par fainéantise et gourmandise. Mais à cause de facteurs héréditaires, d’un métabolisme pourri, de troubles du comportement alimentaire, d’une santé mentale un peu bancale… Si le manque d’exercices et une alimentation déséquilibrée étaient les seules causes du surpoids, il y aurait beaucoup moins de personnes en obésité. Car le « ba t’as qu’à manger moins et bouger plus » serait la formule magique pour résoudre tous les problèmes de poids. 

Malheureusement, le (sur)poids n’est souvent que le symptôme de soucis plus profonds. Des soucis qui peuvent être médicaux, environnementaux, psychologiques ou génétiques. Des soucis que le « ba t’as qu’à manger moins et bouger plus » ne sont pas aptes à résoudre. 

Et surtout des soucis que tu n’as pas forcément envie de partager avec le premier curieux venu, parce que celui-ci t’a demandé de te justifier sur ton surpoids.

Mon surpoids n’est pas une autorisation à ne pas me respecter

L’une des choses dont je me suis rendue compte avec ma prise de poids, c’est que un prétexte faussement bienveillant un certain nombre de personnes ont pris des libertés avec le respect. Le respect de la vie privée et le respect d’autrui. 

Devoir justifier les raisons pour lesquelles tu es en surpoids est devenue une constance sur les réseaux, et dans la vraie vie. Or, le surpoids est souvent le résultat de parcours de vie. Et surtout d’éléments de la vie privée. Demander à une personne (surtout quand tu ne la connais pas) pourquoi elle est grosse, et pourquoi elle le reste, est ultra problématique. Parce qu’elle ne devrait pas être obligée de partager des informations de sa vie privée juste pour satisfaire ta curiosité morbide. Et dans un sens, rassurer tes insécurités vis-à-vis de ton propre corps. 

Tu es capable de te mêler de tes affaires quand il s’agit de détourner le regard d’une agression dans la rue, d’un SDF en galère, d’une femme se faisant taper dessus par son conjoint, du réchauffement climatique ou encore des guerres en cours dans le monde… alors pourquoi n’es-tu pas capable de te mêler de tes affaires en ce qui concerne mon poids ? 

Sans compter que qu’est-ce que cela va t’apporter de savoir pourquoi je suis grosse ? Te rassurer ? Montrer ta « supériorité » sur moi qui ne suis pas capable de gérer mon poids ? Me faire me sentir comme une sous-merde, au physique dégueulasse ?

Alors ta question « pourquoi tu ne maigris pas », tu te la gardes !

Mon bodypositive n’est pas la promotion de l’obésité

Faire de son corps un allié

Parce que oui, cette question (et tout ce qu’elle implique) est grossophobe. Car elle nourrit l’idée que « gros = en mauvaise santé ». Si je reste du côté des chiffres, oui vu mon point et ma taille, mon IMC me place dans la catégorie de l’obésité sévère. Pourtant, mon petit coeur a passé haut la main les tests à l’effort, et mes analyses sanguines sont plus qu’excellentes. Objectivement, hormis mes kilos en trop, je n’ai absolument aucun soucis de santé. Cependant, je ne nie pas les risques que mon surpoids peut causer sur ma santé future. 

Pour autant, j’ai décidé de faire de mon corps un allié. Et non un adversaire dans ma quête du bien-être physique et mental. Ton corps n’est pas un ennemi à abattre. Quand je parle de bodypositive et de l’importance d’accepter son corps, ce n’est pas pour faire la promotion de l’obésité. Ce n’est pas pour dire « vivre en surpoids, c’est trop cool, tu devrais essayer ». 

Mais plutôt un cri du coeur pour t’enjoindre à ne pas faire n’importe quoi avec ton corps, afin de rentrer dans les normes de la société. Et à apprendre à profiter de la vie malgré tes rondeurs. La vie n’est pas une salle d’attentes pour le corps parfait. Une de mes créatrices de contenus préférés a sorti cette phrase et je la trouve tellement pleine de sens. Si appropriée. 

La vie n’est pas une salle d’attente pour le corps parfait

Perdre du poids, prendre soin de ta santé mentale, te mettre au sport… toutes ces décisions que tu prends pour ta vie sont des décisions sur le long terme. Les résultats ne vont pas apparaître du jour au lendemain. Il va falloir que tu fasses preuve de patience et de persévérance. Cependant, cela ne signifie pas que tu dois mettre ta vie entre parenthèses en attendant de voir tes efforts porter leurs fruits. 

Mon bodypositive, c’est ça. C’est apprendre à faire la paix avec mon corps, à l’apprécier malgré mes rondeurs et kilos en trop. Et ce, afin de ne pas me mettre de limites à cause de mon poids. De ne pas m’interdire de réaliser certains rêves, sous prétexte que je suis trop « grosse ». Oui, je suis suivie par une diététicienne dans l’optique de perdre du poids. Oui, certains de mes rêves (notamment liés au sport) seraient plus simples à réaliser si j’étais moins lourde. 

Mais je ne vais pas attendre d’avoir 10 kilos de moins pour commencer à m’y attaquer. Tout simplement parce que je ne sais pas de quoi sera fait demain. Si j’attends que l’opportunité parfaite se présente, je risque d’attendre très longtemps. Or, s’il y a bien une chose que l’on ne peut pas récupérer, c’est bien le temps passé. Perdre mes 20 kilos va me prendre des mois, voire des années. Je ne vais pas mettre ma vie entre parenthèse tant que je n’aurais pas atteint les 58kilos. 

C’est absolument hors de question. Mon bodypositive, c’est faire de mon corps mon allié pour profiter de la vie à l’instant T, me coucher avec la satisfaction d’une journée bien vécue… et avoir la patience d’attendre que mes efforts portent leurs fruits. Et surtout c’est accepter que chacun choisisse sa propre voie pour se sentir bien avec son corps. 

Alors répète après moi « la vie n’est pas une salle d’attente pour le corps parfait ».

Quelles remarques déplacées as-tu déjà reçu au sujet de ton poids ?

 

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