Être une femme de caractère

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Être une femme n’est pas toujours évident. Être une femme avec du caractère semble être une pure hérésie. On aurait pu croire qu’en 2023, les choses auraient eu le temps d’évoluer, de changer vers du mieux…Sauf qu’aujourd’hui encore, une femme se doit d’être douce, attentionnée, ne pas sortir du cadre. Faire ce qu’on lui dit de faire. Ne surtout pas avoir un caractère trop affirmé… parce que cela pourrait faire fuir les autres. 

Sauf qu’après une année à essayer de changer ce que j’étais, à essayer de me conformer aux attentes des autres, j’ai littéralement explosé. Parce que ce n’était pas moi. J’ai compris grâce à ma psy que je n’avais de compte à rendre à personne, que ce soit dans la vraie vie ou sur les réseaux sociaux. Si ce n’est qu’à moi-même. Alors j’arrête de rendre des comptes à tout le monde, du moment que je suis en accord avec ma conscience. Et c’est fou comme je me sens de mieux en mieux. 

Poser et faire respecter ses limites n’est pas être agressive

Depuis le début de l’année, on me reproche d’être agressive dans des moments où je pose mes limites. Que ce soit les limites de ma zone de bien-être que je ne veux pas voir être transgressée par autrui, ou les limites que moi-même je ne veux pas franchir. Je le reconnais, c’est épidermique, ma réaction est assez sèche et arrêtée quand on essaie de me faire faire quelque chose que je ne veux pas faire. Que ce soit me faire changer d’avis, changer ma façon de faire ou émettre un jugement sur mes actions. 

J’ai mis tellement de temps à retrouver qui j’étais, à sortir la tête de l’eau, que je refuse catégoriquement de laisser quiconque me tirer vers le bas à nouveau. Donc oui, j’affirme fermement mes limites. Et je dois avouer que cela crée quelques remous dans mes relations. Parce que maintenant que je dis « non, ça suffit », je passe pour la méchante, ou la meuf agressive. En vrai, j’en ai juste marre de ne plus être moi-même, de toujours donner plus que je ne peux vraiment donner pour plaire et avoir un peu d’attention. 

Et c’est exactement la même chose sur les réseaux sociaux. Je n’ai de compte à rendre à personne. Je pense que je donne déjà suffisamment de moi-même, pour refuser de voir mes limites transgressées. Des limites concernant ma vie privée, des limites sur le contenu que je produis. Typiquement, je refuse d’être prise pour une coach sportive. Certes, je donne des conseils autour du sport. Mais ceux-ci sont issus de ma propre expérience et de mes propres erreurs. Je ne parle que de ce que j’ai vécu. Ainsi, je peux aisément partager des conseils pour débuter la course à pied. Mais en aucun cas, pour préparer une traversée des Pyrénées. 

Bref, quand je pose mes limites et que j’entends les faire respecter, on me dit que je suis agressive. Que je devrais être plus conciliante et bienveillante. Sauf que non. Je ne suis pas agressive, je suis ferme dans mes positions, nuance. Asservie. Or, on reproche très souvent aux femmes d’être asservies, de refuser de se laisser marcher sur les pieds. 

Casser les codes et se faire respecter

J’ai du caractère, j’en ai toujours eu. Mais on n’a souvent présenté ça comme un défaut. On disait de moi que j’avais mon « petit caractère » qu’il fallait prendre avec des pincettes. Et pendant longtemps, j’ai essayé de garder mon caractère sous contrôle, de ne pas le laisser s’exprimer pour ne pas heurter les autres. Mais si tu savais à quel point c’est fatiguant et destructeur. Parce qu’une femme avec du caractère, c’est déplaisant. Et surtout ce n’est pas facile à gérer. Sauf que, jamais on ne dirait la même chose d’un homme. Au contraire, on dirait que c’est une force. 

J’ai décidé que je ferais partie de ces femmes qui posent leurs limites et les font respecter. Tanpis si certaines personnes me considèrent comme agressive. Au contraire, ce sont souvent ces mêmes personnes qui tentent d’outrepasser mes limites, de m’imposer leurs points de vue et de m’obliger à changer selon leurs propres visions du monde. Alors si mon « agressivité » apparente peut leur faire peur et les écarter de ma route, j’ai envie de dire tant mieux. Tant mieux parce que cela me permet d’éviter de me laisser envahir par leur fausse bienveillance. Parce qu’effectivement, je n’ai besoin d’être ferme sur mes positions qu’avec les personnes qui essaient de passer outre mes limites. 

Donc oui, il y a des choses que je refuse catégoriquement. Être draguée sur Instagram dès que j’accepte de répondre à un message privé d’un homme. Être attaquée sur mes choix (notamment avec avoir seulement lu le titre ou les premiers mots d’un contenu…). Être prise pour Google. Je l’avoue, cela m’agace prodigieusement d’être prise sur Google, quand une simple recherche peut donner la réponse. Être prise pour ce que je ne suis pas. 

Je ne serais jamais cette influenceuse au contenu lisse et politiquement correct. J’ai mon caractère, j’ai mes coups de gueule. Ce n’est pas parce que je « m’expose » sur les réseaux sociaux que j’accepterais le manque de respect, les intrusions dans ma vie privée ou d’être poussée à bout par des conseils non sollicités. Je suis tout à fait capable d’exprimer mes demandes et mes besoins. Quand j’ai besoin de conseils, je sais les demander. Ainsi, quand je ne demande rien, c’est que je n’ai besoin de rien. J’entends faire respecter mes limites, et tanpis si cela dérange. Tanpis si cela dérange qu’une femme s’impose et refuse les diktats qu’on veut lui imposer en retour.

Non, être une femme de caractère n'est pas une mauvaise chose !

 

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