Être la dernière d'une course... et se sentir légitime en tant que runneuse !

« T’as fini dernière de ta course ? Comment j’aurais trop honte à ta place! » ou encore « Pourquoi faire une course si c’est pour finir dernière ? »… Ou comment se sentir légitime en tant que runneuse tout en étant la dernière d’une course !

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Je suis une runneuse lente. C’est un fait. J’ai même fini deux fois dernière : sur le triathlon S de Genève en septembre 2021 et sur le triathlon M d’Aix-les-Bains en septembre 2022. Vais-je réitérer l’exploit sur mon premier L ?  Seul l’avenir nous le dira.  En attendant, je suis loin d’être traumatisée par ces dernières places tant la fierté d’avoir franchi la ligne d’arrivée est immense. Cependant, la question se pose : suis-je légitime à participer à ce genre  d’événements sportifs ? Moi qui suis si lente…

Pourquoi tu ne devrais pas avoir honte d’être la dernière d’une course ?

Oui, oui, oui et encore mille fois oui ! Ce n’est pas parce que tu cours lentement, que tu pédales lentement et/ou que tu nages lentement que tu as moins de mérites que les premiers du classement. À chacun son effort. À chacun ses possibilités. Être la dernière d’une course peut être très compliqué mentalement.  D’une part parce que tu es seule, tu ne croises plus d’autres participants, les spectateurs sur le bord de la route se font rares. D’autre part, parce qu’on commence à ranger devant toi. Autant certaines organisations de courses font les choses bien, te laissant ce qu’il faut de ravitaillements avec des bénévoles qui continuent d’assurer ta sécurité (pendant que leurs collègues avant dans le rangement). Autant certaines n’en ont pas grand chose à faire que tu ais fini ou non, alors que le temps réglementaire n’est pas encore écoulé. 

Clairement cela peut te bousiller une course. Et surtout te faire rentrer dans une spirale d’auto-sabordage. « On » te fait sentir que tu « fais chier », tu te sens nulle et tu finis par perdre tous tes moyens. Mais ce n’est pas rave d’être la dernière d’une course. C’est le principe même d’une course et d’un classement. Il y a forcément un premier et un dernier. Mais rappelle toi que le dernier d’une course est toujours devant ceux qui n’ont pas pris le départ.

Ainsi tu as totalement ta place au sein d’une course. Et ce, même si tu es une coureuse lente comme moi. Toi comme moi, nous nous battons contre nous-mêmes, nous faisons du mieux que nous pouvons à l’instant T. Nous faisons nos efforts tout en ayant les barrières horaires qui nous collent aux fesses. Notre challenge personnel, c’est de ne pas se laisser rattraper par ces fameuses barrières horaires. Nous ne visons pas les podiums. Cependant, cela ne fait pas de nous des sportifs moins légitimes et moins méritants que les autres.

Comment mieux vivre ces fins de classement sur une course ?

Sois fière de l’effort que tu es en train de réaliser. Relève la tête et sois fière. Ne te laisse pas atteindre par les jugements et critiques de ces personnes qui ne se sentent exister que dans le dénigrement. Laisse ces personnes à leur médiocrité intellectuelle et profite au maximum de l’instant. Je sais à quel point c’est dur. À quel point tu peux avoir les cuisses en feu. Tu es littéralement en train de tout donner.

Alors sois fière de tous tes sacrifices faits pendant ta prépa, sois fière de l’exploit que tu es littéralement en train de réaliser. Car oui, c’est un exploit ! Bien sûr on peut toujours faire mieux, progresser, apprendre de ses erreur. Mais ce n’est pas le moment. Là tu es en train de gagner face aux barrières horaires, et de faire taire par la même occasion toutes ces personnes qui te disaient que tu n’y arriverais pas.

Cependant, pour mieux vivre ces fins de classement sur une course, j’ai quelques conseils pour toi. Dans un premier temps, choisis des courses aux barrières horaires larges par rapport à ton niveau actuel. De façon à ce que tu aies moins de stress quant au fait de finir hors délai. N’hésite pas à fouiller dans les règlements de courses. Sortir de sa zone de confort et se lancer dans des défis sportifs, c’est génial.  Mais viser trop haut, trop rapidement, peut conduire à un échec dont il peut être difficile de se relever. En général, les « grosses » courses réunissent beaucoup plus de coureurs aux profils divers et variés. Il te sera plus simple de te « fondre dans la masse ». Les organisations auront également moins tendance à tout ranger avant que tu n’aies fini (tant que tu respectes la barrière horaire). Au contraire, elles feront tout pour que tu aies une expérience de courses la plus exceptionnelle possible. Les deux fois où j’ai fini dernière de ma course, j’étais attendue par l’organisation, et j’ai eu droit à une véritable holà de la part de tous les participants. C’était très puissant comme émotion.

Deuxième petit conseil : entoure toi de personnes bienveillantes qui viendront t’encourager le jour de ta course. Avoir des supporters, vraiment ça change tout. Ça rebooste, ça fait du bien et surtout cela redonne confiance en soi en cas de coup de moins bien. Avoir ma maman sur mon premier marathon à Paris en 2017 a été une source incroyable d’énergie et d’encouragements. Ce qui m’a permis de me sentir plus que sereine et confiante quant à ma capacité le jour-j à finir ma course. 

Mais surtout n’oublie pas que tu t’es entraînée pour être là, pour prendre le départ de ton rêve sportif. Alors profite au maximum de l’instant ! Le classement n’est que secondaire. 

Le dernier d'une course est toujours devant ceux qui ne prennent pas le départ...

P.S. : Oui, j’ai particulièrement hâte de retourner gambader sur les chemins de trail enneigés 😉

 

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