SOPK & Résistance à l’insuline : comprendre enfin mes problèmes de poids
Les problèmes de poids liés au SOPK sont principalement dus à des déséquilibres hormonaux et à la résistance à l’insuline, qui perturbent le métabolisme et favorisent le stockage des graisses. Même avec une alimentation équilibrée et de l’exercice, perdre du poids peut être plus difficile, ce qui peut être frustrant pour les femmes concernées. Ce cercle vicieux, où le poids aggrave les symptômes du SOPK et où le SOPK complique la gestion du poids, nécessite souvent une approche spécifique et adaptée pour être brisé.
Sommaire
J’ai pris 30 kilos en cinq ans, alors que je faisais du sport et que je mangeais correctement. Cinq ans que je m’entends dire des médecins que j’ai pu voir que “je devais manger moins et bouger plus”, alors que j’étais déjà suivie par une diététicienne et que je m’entraînais 8 à 10 heures par semaine. Cinq ans que je perds totalement le contrôle sur mon corps et que cela me fait totalement flipper. Et enfin, il y a 10 jours, le diagnostic est tombé : j’ai un SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) avec une résistance à l’insuline.
Pour la faire courte, mes hormones jouent contre moi et sabotent tous mes efforts. C’est à la fois un soulagement d’enfin comprendre les raisons derrière mes problèmes de poids mais aussi un nouveau poids qui s’ajoute sur mes épaules. Car il va falloir identifier tous les symptômes qui relèvent de mon SOPK, et tenter de mettre en place différentes stratégies (alimentation, traitement…) pour les limiter. Car on ne guérit pas d’un SOPK, on vient avec…
Qu’est-ce que le SOPK et la résistance à l’insuline ?
Un déséquilibre hormonal
Le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) est un trouble hormonal fréquent qui touche 1 femme sur 10 environ. Il se manifeste par un déséquilibre des hormones sexuelles, avec souvent un excès d’androgènes (hormones mâles). Cela peut entraîner des symptômes comme des cycles menstruels irréguliers, des problèmes de peau (acné, pilosité excessive) et parfois des difficultés à avoir un enfant. Cependant, le SOPK est vraiment propre à chaque femme qui en est atteint. Les symptômes (et les traitements médicaux ou non qui en découlent) vont énormément varier d’une femme à l’autre.
La résistance à l’insuline, quant à elle, signifie que les cellules de ton corps ne répondent plus bien à l’insuline, une hormone qui aide à utiliser le sucre (glucose) pour produire de l’énergie. En conséquence, le sucre reste plus longtemps dans le sang, et ton pancréas doit produire plus d’insuline pour compenser. Avec le temps, cela peut entraîner une prise de poids, une fatigue constante et, dans certains cas, un risque accru de développer un diabète de type 2.
Dans le cas du SOPK, la résistance à l’insuline est fréquente, car les déséquilibres hormonaux perturbent le fonctionnement normal de l’insuline. Cela crée un cercle vicieux : le corps a du mal à gérer le sucre, ce qui peut favoriser la prise de poids, et ce poids supplémentaire peut aggraver la résistance à l’insuline.
Le SOPK et la résistance à l’insuline sont donc étroitement liés et peuvent rendre la gestion du poids et de l’énergie particulièrement difficile.
Pourquoi cela peut affecter ton poids
Comme je viens de te le dire, la résistance à l’insuline et le SOPK rendent la gestion du poids plus compliquée, parce que cela crée un déséquilibre dans la façon dont ton corps utilise et stocke l’énergie. Et ce, même si tu maintiens une activité sportive régulière et une alimentation équilibrée.
Quand ton corps devient résistant à l’insuline, il produit cette hormone en plus grande quantité pour essayer de gérer le sucre dans le sang. Mais l’insuline a aussi un rôle dans le stockage des graisses : un excès d’insuline envoie le message à ton corps de « mettre en réserve » plus de graisses, en particulier autour du ventre. Cela explique pourquoi la prise de poids peut être plus marquée et localisée chez les personnes concernées.
La résistance à l’insuline peut également causer des variations rapides du taux de sucre dans le sang. Quand le sucre chute brusquement (hypoglycémie), ton corps envoie des signaux de faim, souvent pour des aliments sucrés ou riches en glucides. Cela peut entraîner des grignotages et un apport calorique excessif, ce qui complique la perte de poids.
Le SOPK, en perturbant les hormones, peut aussi ralentir le métabolisme, c’est-à-dire la vitesse à laquelle ton corps brûle des calories. Résultat : même avec un régime alimentaire équilibré et de l’activité physique, perdre du poids peut devenir un véritable défi.
Un excès de poids, en particulier au niveau de l’abdomen, peut lui-même aggraver la résistance à l’insuline. Cela alimente un cercle vicieux : plus la résistance à l’insuline augmente, plus il est difficile de perdre du poids, ce qui aggrave les déséquilibres hormonaux du SOPK.
Mon diagnostic : un mélange de soulagement et de frustration
Les signes avant le diagnostic
Quand on parle de SOPK, on pense directement à règles douloureuses et irrégulières. Ce qui n’est pas mon cas. Bien que je sois sans contraception depuis plus de 2 ans, j’ai des cycles très réguliers. Côté douleurs, après être passée par la case stérilet, mon échelle de valeurs a été modifiée.
La seule chose de réellement visible chez moi, c’est cette prise de poids rapide et importante. J’ai pris les 10 premiers kilos en 2-3 mois au printemps 2019. Sur le moment, j’ai mis ça sur le compte d’une hygiène de vie loin d’être excellente sur les précédentes semaines entre restaurants et sorties alcoolisées. Dès que j’ai pris conscience de cette prise de poids (pendant un rendez-vous médical pour la pose de ce fameux stérilet), j’ai rectifié le tir. Je me suis remise à faire attention à mon alimentation, à limiter les sorties, à dire non à l’alcool de manière systématique et surtout j’ai retrouvé une certaine régularité à l’entraînement. À l’époque, je courais 3 fois par semaine, et je faisais 2 à 3 séances de renforcement musculaire en complément.
Malheureusement, mes efforts sont restés vains. Je n’ai pas cessé de prendre du poids. Et ce, malgré tous mes efforts. J’ai tenté plusieurs fois d’aller voir des médecins et des diététiciens pour m’aider. Parce que pour moi, si je ne maigrissais pas, c’est qu’il y avait forcément quelque chose que je faisais mal. Je me posais énormément de questions : mon alimentation était-elle vraiment adaptée ? Mes entraînements étaient-ils suffisants et bien structurés ? Mais les réponses étaient toujours sensiblement les mêmes : “manger moins et bouger plus”, souvent accompagnées de petites remarques et jugements bien sympathiques sur ma potentielle consommation de junk food ou sur l’absence de pratique sportive. Je me suis sentie tout sauf écoutée, et encore moins accompagnée.
Au contraire, j’ai eu l’impression de sombrer. Et j’ai sombré. Dans la dépression, l’hyperphagie et les crises d’angoisse. Je ne sais pas à quel point l’un a nourri l’autre. Mais je ne peux m’empêcher de penser que si j’avais été écoutée dès le début, je me serais évitée beaucoup de mal-être. Pendant cinq ans, je me suis sentie incapable. Incapable de perdre du poids, incapable de progresser en course à pied. Pire, incapable de kiffer une activité sportive que j’adorais jusqu’à présent. Incapable de me lier avec d’autres. Incapable de réussir. Incapable de faire quelque chose de ma vie. Et cela a été très dur de se relever de tout ça. Je ne parlerais pas du harcèlement moral que j’ai pu subir sur les réseaux, mais aussi dans la vraie vie, concernant mon poids.
Comment le diagnostic est tombé
Si bien que pendant un temps (entre 2023 et 2024), j’ai mis de côté mes tentatives pour perdre du poids, même si je maintenais une alimentation équilibrée et une activité sportive régulière (en préparant notamment l’Half Ironman des Sables d’Olonne, qui s’est soldé par un échec… encore), afin de me concentrer sur ma santé mentale. J’avais enfin admis que j’allais mal, et que je ne faisais que me pourrir la vie en me focalisant sur mon poids. Il m’a fallu un peu plus d’un an de suivi psy pour sortir de la dépression et des TCA. Mettre des mots sur mes maux m’a fait un bien fou, même si encore aujourd’hui, je reste très sensible et susceptible sur certains sujets.
C’est plus apaisée et sereine que j’ai commencé un suivi diététique avec une nouvelle diététicienne (dont je garderais le nom privé pour le moment) début juillet 2024. Je lui ai expliqué tout ce par quoi j’étais passée (le suivi psy, la dépression, les TCA…) et surtout mes craintes concernant mon poids qui ne faisait que monter. La barre des 90 kgs se rapprochait bien trop à mon goût. On a mis en place tout ce qu’il fallait : une analyse de mes dépensés énergétiques, un suivi de mes activités sportives, un rééquilibrage alimentaire adapté à mes besoins et mes objectifs, un léger déficit calorique et des rendez-vous toutes les deux semaines durant lesquelles je suis pesée. Une fois par mois, on procède à une analyse d’impédancemétrie afin de suivre l’évolution de ma composition corporelle.
Sauf qu’on se retrouve en Octobre, soit après 4 mois de suivi, et je n’ai toujours aucun résultat (et quand je dis aucun, c’est vraiment AUCUN !). C’est là qu’elle commence à me parler de la possibilité d’un déséquilibre hormonal. Parce que ce n’est pas possible que rien ne bouge malgré tous mes efforts. Et elle me redirige vers une gynécologue avec laquelle elle a l’habitude de collaborer (de nouveau, je garderais son nom privé le temps de mener mon propre parcours médical en toute sérénité). Je profite de l’annulation d’un rendez-vous pour la voir assez rapidement à la fin du mois d’octobre. Elle me prescrit un examen sanguin complet (test au glucose, thyroïde et bilan hormonal), que je fais le 12 Novembre.
Je retourne la voir à la fin du mois de Novembre. Elle m’indique qu’il y a deux anomalies dans mes résultats : j’ai une glycémie à jeun border, ainsi que des taux d’hormones non cohérents par rapport à mon cycle. Deux signaux d’un SOPK, qu’elle souhaite confirmer avec une échographie endopelvienne. C’est là qu’elle me confirme que j’ai bien un SOPK, avec une résistance à l’insuline. Ce qui explique mes problèmes de poids.
Où est-ce que j’en suis aujourd’hui avec le SOPK et la résistance à l’insuline ?
Gérer la frustration et le sentiment d’injustice
C’est génial, j’ai enfin un début d’explications à mes problèmes de poids. Je vais enfin pouvoir commencer à travailler sur ces émotions négatives que je me trimballe depuis des années. La frustration, l’injustice et surtout la culpabilité. Parce que je n’ai eu de cesse de me remettre en question, d’essayer de comprendre ce que je faisais de mal dans mon alimentation comme dans mes entraînements de sport. Je me suis littéralement pourrie la vie. Cette perte totale de contrôle sur mon poids m’a fait très peur jusqu’à m’en rendre malade. Plus je faisais des efforts, plus je prenais du poids.
Aujourd’hui, je sais que mes hormones jouaient contre moi. Et que mes efforts ont malgré tout permis de “limiter la casse”. Que se serait-il passé si je n’avais pas fait de sport et si je n’avais pas fait attention à mon alimentation toutes ces années ? C’est assez frustrant de se rendre compte que son corps n’est pas toujours un allié. D’un côté, ce n’est pas “grave” dans le sens où je ne suis pas malade, ma santé n’est pas en danger. De l’autre, je ne peux m’empêcher de ressentir de la frustration et de l’injustice.
Frustration de ne pas avoir été crue toutes ces années quand je disais que je faisais TOUT ce qu’il fallait pour perdre du poids et que RIEN ne fonctionnait. J’avais toujours quelqu’un pour remettre en doute ma parole, me demander si j’avais bien fait ça, ça ou encore ça. Frustration d’entendre semaine après semaine les mêmes fausses croyances sur l’alimentation et la perte de poids. Frustration d’être jugée en permanence sur mon poids et de subir la grossophobie ordinaire des gens. Parce que oui, si je suis grosse, c’est forcément de ma faute, car je passe mes journées à manger MacDo sans bouger de mon canapé.
Et injustice parce que, alors que je fais attention à ce que je mange et que je m’entraîne régulièrement sans résultats, d’autres à l’hygiène de vie déplorable progressent et performent en course à pied et en triathlon, et ne rencontrent aucun problème avec leur poids. Injustice également quand je me prends des remarques quand une fois de temps en temps je relâche la bride. Comment ça, tu oses prendre une pizza ? Tu m’étonnes que tu ne perds pas de poids… Alors que c’est la première pizza depuis des semaines. Je ne prenais déjà pas de gants pour envoyer bouler les chieurs avec leurs conseils non sollicités. Autant te dire que maintenant que je sais que j’ai un SOPK et que ce n’est pas de ma “faute”, je ne vais clairement pas me radoucir…
Ce que j’ai mis en place jusqu’à présent
Je ne suis qu’au début de mon périple. Savoir que j’ai un SOPK, c’est bien. Mais loin d’être suffisant pour trouver une solution au problème. Déjà parce qu’on ne guérit pas du SOPK, on peut “seulement” limiter ses symptômes. Encore faut-il identifier tous les symptômes qui relèvent de son propre SOPK. Parce que oui, le SOPK varie d’une femme à l’autre. Ce serait trop simple sinon.
Pour le moment, on s’est surtout concentré sur le symptôme le plus évident : une résistance à l’insuline qui est à l’origine de mes problèmes de poids. En prévision d’un rendez-vous avec un endocrinologue, ma gynécologue m’a fait testé un traitement anti-diabétique pour m’aider avec la résistance à l’insuline. Elle m’avait prévenu que les premiers jours, j’aurais quelques effets secondaires. J’ai kiffé vivre avec la nausée pendant presque une semaine… Cela fait maintenant dix jours que je suis sous traitement, et cela va beaucoup mieux.
Côté alimentation, ma diététicienne m’a fait faire quelques ajustements (plutôt dans les timings et les associations d’aliments). Mon objectif est de lisser au maximum ma glycémie. Je ne consomme plus de sucres rapides isolés, qu’il s’agisse d’un carré de chocolat, d’un morceau de pain ou encore d’un fruit. Ils sont toujours accompagnés à minima d’une source de gras (fromage, fromage blanc, amandes…). Le plus gros changement se trouve au niveau de mon petit-déjeuner où j’ai dû dire adieu à mes porridges au profit de petits-déjeunes salés bien plus protéinés. Le reste de mes repas ne change pas puisqu’ils proposaient déjà un bon équilibre entre féculents, fibres et protéines.
Côté compléments alimentaires, je reste sur ce que je prenais déjà : Omega-3, L-Carnitine et Magnésium. Je vais simplement rajouter de la vitamine D. Pour le moment, je ne vais pas aller sur les compléments spécial SOPK, car j’ai déjà beaucoup d’informations à digérer. Je me pencherais sur le sujet quand j’aurais une meilleure vision d’ensemble.
Ce qu’il me reste à approfondir
Étant donné que je suis au début de mon diagnostic SOPK, je manque encore de beaucoup d’informations. Notamment sur ce qui relève de mon SOPK. Est-ce que ma forte rétention d’eau est un symptôme de mon SOPK ? Mes taux d’hormones ont-ils une influence sur ma capacité actuelle à tomber enceinte ? Mes hormones ont-elles nourri ma dépression passée ? Ou y a-t-il autre chose en plus de mon SOPK qui m’empêche de perdre du poids ?
Quelque chose me dit que je vais passer beaucoup de temps chez la gynécologue et l’endocrinologue pour faire la lumière sur tout ça… Même si le premier rendez-vous avec l’endocrinologue m’a mis un gros coup au moral. Car si on a trouvé la raison de mes problèmes de poids avec le SOPK et la résistance à l’insuline, on n’a pas forcément trouvé la solution. Et si rien en fonctionne, je devrais envisager soit le Wegovy soit la chirurgie bariatrique. Sauf que pour moi, cela revient à choisir entre la peste et le choléra.
Le wegovy est un traitement à vie coûtant 300€ par mois, non remboursés. Efficace pour la perte de poids, mais dès que tu l’arrêtes, tu reprends tout. Et la chirurgie bariatrique (j’ai appris que j’étais éligible du fait de mon SOPK) reste une grosse opération, avec un post opératoire contraignant. Sans compter que j’ai du mal à envisager sereinement de me faire réduire l’estomac pour manger moins après avoir passé des mois à lutter contre les TCA.
Sincèrement, j’espère que tout ce que je mets en place actuellement va faire ses preuves et que je n’aurais pas à envisager la chirurgie (parce que oui, le Wegovy, c’est tout réfléchi… je n’ai pas 300€ à dépenser par mois). Qui a dit que maigrir c’était simple ?
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