J’ai gravi le Pic du Canigou | Récit d’une randonnée incroyable

Le Pic du Canigou est l’un des sommets les plus hauts des Pyrénées Orientales Françaises. Bien qu’il ne soit pas le plus haut, il n’en reste pas moins un incontournable de la région.  Je te raconte mon ascencion en deux jours sur les hauteurs de Perpignan.

Sommaire

Remontons le temps jusqu’au 30 Juillet 2019. Quelques jours auparavant, avec mon frère et mon père, nous nous étions chauffés pour faire cette ascension du Pic du Canigou sur deux jours avec nuit au refuge. Je dois avouer que bien qu’excitée par cette aventure, je n’étais pas sereine vis-à-vis de mes capacités physiques. Cependant, comme à chaque fois que je me lance un défi sportif un peu fou, je le faisais pour me prouver que j’étais capable de le faire ! En effet, j’étais assez mal dans ma peau notamment à cause de ma prise de poids du début d’année. Ainsi, comme pour le marathon de Paris en 2017, cette ascension était pour moi comme une catharsis.

Mon Ascension du Pic du Canigou sur 2 jours

Jour 1 : Vers le Refuge des Cortalets

Bref, le 30 Juillet 2019, nous nous levons à l’aube avec mon père et mon frère pour faire les 2h de route qui nous séparent de notre point de départ : Los Masos de Valmanya. L’objectif de la jour est de rejoindre le refuge des Cotalets à 2150 m d’altitude. Le parcours que nous avons trouvé sur Visorando nous annonce 6,5 km de montée et environ 1200 m de D+. On sait avant même de partir que les cuisses vont chauffer. Chacun prend son sac à dos, j’enclenche ma montre et c’est parti !

On commence par suivre une piste forestière. Et cela grimpe dur dès les premiers mètres. Très rapidement, j’ai les cuisses qui brûlent, et le cardio qui s’emballe. Je savais que j’allais être limite, côté physique, mais je ne pensais pas que ce serait à ce point. D’un côté je bénis le passage en forêt qui nous offre une certaine fraîcheur. De l’autre, je le maudis tellement il me semble long. J’ai vraiment l’impression de ne pas en voir la fin. Et surtout je prends peur. Si je suis déjà autant dans le mal alors que nous n’avons même pas fait deux kilomètres, comment vais-je bien pouvoir atteindre le refuge puis le sommet ? Je m’en veux d’avoir suivi mon orgueil au lieu de ma raison… On s’arrête pour manger au bout d’une heure. Quel bonheur que de s’asseoir ! Mais on ne s’éternise pas pour éviter que les jambes ne tétanisent.

Bien que légèrement moins lourd, mon sac me pèse sur les épaules. Dans ma tête tournent des envies d’abandon. Le problème, c’est que nous n’avons qu’une seule voiture pour trois. Si j’abandonne, j’oblige mon père et mon frère à redescendre avec moi. Je commence à me faire des plans : je leur dis de continuer pendant que moi, je redescends sur le parking en espérant croiser d’autres randonneurs acceptant de me co-voiturer jusqu’à la gare la plus proche… Sauf que je réalise que je n’ai même pas ma CB avec moi. Et surtout que jamais mon père ne me laisserait faire ça !

Ainsi entre mes envies d’abandonner et ma volonté de ne pas ruiner le projet de mon père et de mon frère, je ne vois pas les mètres défiler sous mes pieds (oui parce qu’à cette vitesse-là, il me fallait presque 45 minutes pour faire 1 km !) et nous finissons par sortir de la forêt. Il nous aura fallu un peu plus de deux heures pour avaler ces trois premiers kilomètres. Il en reste autant d’après nos indications pour atteindre le Refuge. Autant dire que nous ne sommes pas encore sorti d’affaires ! Mais je commence à voir le bout du tunnel.

La vue se dégage et la pente s’adoucit. Une petite pause s’impose pour admirer le paysage (et les vaches présentes en nombre !). Nous en profitons pour vérifier la concordance entre les panneaux présents sur notre trajet, visorando et notre carte En effet, nous sommes à un embranchement et les indications données par les panneaux sont plutôt obscures. Nous avons le choix entre un petit chemin forestier qui semble pas mal escarpé, et une large piste caillouteuse, à la pente plus douce… Dans le doute, et surtout vu l’état de mes jambes, nous prenons la piste. Le reste de la montée sera certes un peu plus long, mais la pente plus douce. 

Même si cela me semble interminable de nouveau, je peux au moins admirer le paysage, prendre des photos et surtout discuter avec mon père et mon frère. On avance doucement mais sûrement (et bien plus vite que sur ces fameux trois premiers kilomètres !). Un dernier effort et nous voici arriver au refuge aux alentours de 15h. J’enlève chaussures et chaussettes, et plonge mes pieds dans l’eau froide du petit lac juste à côté. Je synchronise ma montre : 9km en 3h52 avec 1150m de dénivelé, dont 600 m rien que sur les trois premiers kilomètres. Soit 20% de pente… Tu m’étonnes que j’avais les cuisses en feu !

De toute façon, même si j’avais été en forme, nous n’aurions pas pu faire directement l’ascension car le somme était envahi par la brume… D’une part la montée aurait pu se révéler dangereuse. Et d’autre part, c’est dommage d’y aller pour avoir une vue complètement bouchée ! N’oublie pas que la météo en montagne peut se révéler très capricieuse. Ne prends aucun risque inutile !

Jour 2 : Pic du Canigou et Redescente

Après un bon petit-déjeuner, on décolle à 8h20 du refuge, direction le sommet du Canigou. Notre objectif est de faire l’aller-retour dans la matinée, pique-niquer au refuge puis de redescendre jusqu’à la voiture. La nuit de repos m’a fait beaucoup de bien, les jambes vont bien. Malgré tout, mon père et mon frère prennent avec eux une partie de mes affaires pour alléger mon sac.

La montée se fait en deux étapes : la première jusqu’au Pic Joffre via un chemin terreux à flan de montagne, et la seconde jusqu’au Pic du Canigou où la végétation laisse place aux cailloux. Si la première partie est relativement « simple », la seconde se complique largement. Entre le dénivelé qui s’accentue et la présence de cailloux, la randonnée se transforme en quasi-escalade. En effet, plus on s’approche du sommet, plus la pente devient « raide », et plus on doit s’aider de ses mains pour continuer à monter. C’est vraiment plus de la grimpette que de la randonnée sur la fin 😅.

Puis on arrive finalement au sommet. Et là, la vue est juste époustouflante ! D’un côté, on voit la mer (enfin on la devine sous les nuages). De l’autre, toute la chaîne des Pyrénées.

Une pause ravito et on entame la descente vers le refuge.  Je me rends compte à quel point nous avons bien fait d’y aller tôt le matin, car nous croisons énormément de monde en sens inverse. Plus nous descendons, et plus cela se transforme en « autoroute à randonneurs et traileurs » (oui certains se tapent la montée en courant !). Sachant qu’il y a assez peu de place au sommet… En attendant, je descends tranquillement. Mes genoux supportent bien ce type d’effort.

Le refuge est en vue. Nous nous installons sur la terrasse exposée au soleil pour manger notre pique-nique avant de repartir pour notre troisième et dernière étape : la descente finale vers la voiture. Sur la descente, je récupère toutes mes affaires réparties dans les sacs de mon père et de mon frère. Et clairement, je ne vois pas passer ces derniers kilomètres. Les jambes vont très bien et les genoux tiennent le choc. À tel point que c’est moi qui attend mon père, un peu plus en difficulté.

Après tous ces kilomètres et ce dénivelé, je n’ai qu’une hâte, celle d’arriver à la voiture et de poser mes chaussures. Après 21h25 d’efforts, nous voici enfin arrivés ! Ainsi, sur ces deux jours, j’aurais parcouru près de 26 km, avalé 1800 m de dénivelé positif et autant de dénivelé négatif !

Préparer sa randonnée au Canigou

Le Refuge des Cortalets

Nous avons donc dormi au refuge des Cortalets, qui offre de plutôt bonnes prestations pour un refuge de montagnes. Les chambres, composées de 2 lits superposés (donc pour 4 personnes), sont petites, mais offrent le confort nécessaire pour une nuit de sommeil. À noter que tu n’as pas besoin de prendre ton propre sac de couchage. En effet, les couvertures sont fournies en nombre. En revanche, pour une question d’hygiène, emporte avec toi un sac à viande avant de t’enrouler dans les couvertures utilisées par un certain nombre de randonneurs avant toi 😉. C’est une petite astuce qu’une randonneuse aguerrie m’a donnée le soir pendant le repas alors que je me plaignais du poids de mon sac.

En parlant de repas, celui donné le soir est extrêmement copieux. De mémoire, nous avions eu droit à une soupe de légumes en entrée, suivie de riz à la tomate avec de la saucisse, avant de terminer sur des yaourts, assortiments de fromage et des gâteaux faits maison (le premier au chocolat et au beurre, et le second au beurre de cacahouète et noix de pécan… ça je m’en souviens bien !). Si la cuisine est plutôt bonne, le pique-nique lui laisse clairement à désirer. Celui que nous avions pris le 2ème jour avant de redescendre à la voiture nous a laissé sur notre faim : de toutes petites quantités, de l’industriel et pas bon du tout. À refaire, nous prendrions le menu du jour. À noter que les cookies maison sont délicieux !

Il faut savoir que dans le refuge, l’accès à l’électricité est assez limité, tout comme l’eau chaude… Ainsi, si tu pars pour plusieurs jours (et que comme moi, tu as du mal à te passer de ton téléphone même dans des zones où tu ne captes pas), n’hésite pas à prendre une batterie externe.

 

Côté tarifs :

  • nuit adulte : 19,20 €
  • repas du soir : 19 €
  • petit-déjeuner : 7,58 €
  • panier repas : 9 €
  • menu et plat chaud midi : de 6 à 22 €
  • douche : 2,50 €

Les erreurs à ne pas commettre (comme moi !)

Pour cette première grosse randonnée sur deux jours, j’ai commis quelques erreurs de débutantes. Pour commencer, niveau condition physique, j’étais plus que limite. Ajouté au fait que nous n’avions pas choisi le chemin le plus facile, j’ai vraiment cru ne pas y arriver.

De plus, mon sac à dos n’était pas adapté à ma morphologie, et beaucoup trop lourd :

  • j’avais mis une partie de mon matériel photo (trépied et deux objectifs en plus du boîtier) pour au final ne pas m’en servir ;
  • les gourdes en aluminium d’un litre et demi sont peut-être écolo, mais elles pèsent leurs poids une fois remplies !
  • mon duvet certes de la gamme ultra light aurait pu être remplacé par un simple sac à viande

Côté vêtements, en revanche, j’étais vraiment partie avec juste ce qu’il fallait, soit deux tenues. L’une que je portais sur moi et l’autre dans le sac : un cuissard un peu long (pour éviter le frottement entre les cuisses), un legging, deux paires de chaussettes, une brassière, deux culottes, deux tee-shirts, une micro-polaire, une veste de pluie/coupe vent et un buff. Ce qui m’a permis de m’adapter aux variations climatiques entre le sommet en plein vent et les parties plus basses en plein soleil. Parce que oui, on a beau être dans le sud de la France, non loin de Perpignan, un 30/31 juillet, au sommet il faisait à peine 10 degrés ! Même au chalet, selon comment tourne le vent, il peut faire frisquet !

Bref, c’était une première fois ! Malgré les difficultés et les erreurs de débutantes, j’ai juste adoré. Hâte de pouvoir repartir à l’attaque d’autres sommets !

Carnet de Randonnées !

Une randonnée à ajouter assurément dans ton carnet de randonnées ! 

Avec ses 50 pages à remplir, tu pourras facilement garder une trace de toutes tes aventures en plein air, en notant les détails de tes itinéraires, en écrivant des impressions, en dessinant des cartes ou des croquis, ou en collant des photos et autres souvenirs. C’est le compagnon idéal pour les amoureux de la nature et de la randonnée !

Te voilà fin prête pour t'attaquer au Pic du Canigou !

 

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3 Responses

  1. Très sympa ce récit, ça me fait sourire de voir que les personnes qui aiment courir aiment aussi marcher parfois ! je suis pareille : j’aime courir, mais j’aime aussi ralentir pour faire des randonnées. La dernière que j’ai faite était le pic Néoulos, avec vue sur le Canigou, mais largement moins de dénivelé ! J’ai beaucoup aimé la montée, et aussi la descente faite en courant
    Merci pour ce récit qui fait du bien en cette période

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