Enchaîner les DNF

Comment rebondir après un DNF sur une course ? Abandon, barrière horaire ou blessure, ne pas finir une course ne fait jamais partie du plan de base ! Or, j’enchaîne les DNF en ce moment…

Sommaire

J’aurais aimé que cet article soit le compte-rendu de ma participation à l’ETC, l’un des formats proposés lors de l’UTMB avec ses 15 km et 1200 m de D+. Une course pour laquelle je me suis entraînée tout l’été, en commençant par la reconnaissance du parcours début juillet et en enchaînant avec deux weekends chocs de trail, à Annecy en juillet et à Chamonix en Août… Sauf que cela n’a pas suffit. Et j’ai été encore une fois DNF. 

Do Not Finish. Cette petite phrase commence doucement mais sûrement à hanter mon esprit. Je suis arrivée à un stade où j’ai peur de prendre le départ de mes courses. J’ai peur de voir tous mes efforts durant mes semaines de prépa ne mener à rien d’autre qu’un abandon pour je ne sais quelle raison. Défaillance technique, défaillance humaine, chute, blessure, barrière horaire… Je commence à les avoir toutes faites. Autant je reconnais que sur le semi-marathon de Madrid, je n’aurais pas pris le départ si j’avais eu connaissance de cette barrière horaire intermédiaire. Car son parcours vallonné était trop difficile pour moi. Autant le triathlon de Vichy et maintenant l’ETC me restent en travers de la gorge tellement cela me paraît injuste. 

Prendre des départs... et ne pas franchir les lignes d'arrivée

À Vichy, je me suis trompée sur le parcours vélo (les bénévoles eux-mêmes ont reconnu qu’à cet embranchement il y aurait du y avoir plus d’indications). Le temps que je rejoigne le bon itinéraire et que je revienne au parc à vélo, j’étais hors délai et les juges n’ont pas voulu me laisser partir pour la course à pied. Et la semaine dernière pour l’ETC, je me suis tout simplement fait une entorse après seulement trois kilomètres de course. 

Bref, en 2023, j’ai pris le départ de 4 courses, je n’en ai terminé qu’une seule. Et si tu savais comme cela me pèse. Je suis quelqu’un qui fonctionne au challenge. J’ai besoin de sortir de ma zone de confort. J’ai besoin de me prouver que je suis capable de le faire. Sauf que ces derniers mois, j’ai surtout l’impression que je n’ai été capable de rien. Je prends des départs et je ne franchis jamais les lignes d’arrivée. 

Sur le papier, j’étais largement capable de finir mon triathlon S de Vichy ainsi que l’ETC. Je m’étais entraînée correctement et de manière tout à fait suffisante, malgré ce que peuvent en dire certains… Ce n’était pas la première fois que je prenais le départ d’un triathlon S. Celui de Vichy ne présentait aucune difficulté particulière. Et l’ETC, bien que le dénivelé me fasse peur, d’une part j’avais fait la reconnaissance du parcours et d’autre part, j’avais fait de très beaux progrès lors de mes weekends chocs. Les 800 m de D+ passaient en 2h. J’étais sereine sur la ligne de départ, même si j’aurais préféré me retrouver dans un SAS plus adapté à mon niveau que celui juste derrière les élites. 

Aujourd’hui, je dois me remobiliser mentalement. Aujourd’hui, je dois arriver à casser ce cercle infernal de DNF. Parce que je ne supporte tout simplement plus cette situation. Cela me paraît si injuste. Je m’entraîne. Je suis scrupuleusement la programmation de mon coach Xperience Training. Je vois les progrès. Je me bagarre pour arriver à passer mes séances de seuil. J’encaisse les courbatures dues au séances de renfo. Je me dépasse à vélo… Mais rien n’y fait. Je ne finis pas mes courses. Qu’elles soient sponsorisées ou non d’ailleurs. C’est une situation de plus en plus difficile à supporter. J’essaie de me dire que c’est la « faute à pas de chance ». 

J’en viens à me dire que je vais faire appel à un marabout pour lever le mauvais sort. Ce n’est pas possible autrement. Quelqu’un a forcément fait une poupée vaudou à mon effigie quand je vois le sort qui s’acharne. Le plus compliqué maintenant, c’est d’arriver à retrouver la motivation. L’envie d’en découdre à l’entraînement. Arriver à passer au-dessus de cette peur du DNF pour retrouver un mental de guerrière. Cela va être mon défi de cette fin d’année. J’ai renoncé à mon marathon par peur de me planter, alors que cela fait des semaines que j’ai commencé à m’entraîner pour le faire. 

Je ne supporterais plus un autre échec. Tout comme je ne supporte pas que l’on me dise de viser plus petit. J’ai envie de retrouver le plaisir du défi. L’excitation du challenge. Mais je suis paralysée à l’idée de me planter. Encore. De voir tous mes efforts annihilés par un énième DNF. Parce que je ne suis pas sûre que mentalement j’aurais la force de me relever une nouvelle fois. Être DNF ne fait pas plaisir. Au contraire, cela détruit un petit peu plus à chaque fois ma confiance en moi. En mes capacités physiques. 

La course à pied m’avait jusqu’à présent toujours aidé à faire taire cette petite voix me ne cesse de me souffler à l’oreille « c’est trop beau pour être vrai, ce n’est pas pour toi, tu n’y arriveras jamais ». J’avais presque réussi à la faire taire. La course à pied, et plus récemment le triathlon, me donnait un sentiment de puissance, de fierté et surtout de confiance. Aujourd’hui, cette petite voix prend de plus en plus de place, sapant tout le travail que j’avais fait. Et je ne suis clairement plus dans le bon état d’esprit pour arriver à terminer mes courses. 

Je suis dans un cercle vicieux. Plus j’enchaîne les DNF, plus je me fragilise mentalement. Et plus je me fragilise mentalement, et plus j’ai peur de faire des DNF… et plus j’en fais… Je ne me sens plus capable de finir une course. Du moins plus toute seule. Ce qui est assez paradoxal. D’un côté, je sens que j’ai besoin d’avoir quelqu’un avec moi pour m’aider à surmonter mes difficultés actuelles et m’accompagner vers mes prochaines lignes d’arrivée. De l’autre, je n’ose plus demander à quelqu’un de le faire, vu les reproches que j’ai pu recevoir la dernière fois que j’ai demandé. Mon rythme actuel est difficile à suivre, et je me sens toujours mal de demander à mes copines de « sacrifier » leurs entraînements pour m’aider dans le mien. Et pourtant, je sais à quel point j’en aurais bien besoin. 

Bref, aujourd’hui, il faut que je retrouve l’envie d’aller à l’entraînement. L’envie de sortir de ma zone de confort. Le goût de la discipline. Et surtout retrouver le chemin des finish lines…

Vivement que ce cercle infernal de DNF s'achève !

 

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3 réponses

  1. Deja bravo à toi pour ta persévérance.
    Rien à voir avec le running mais lors de mon permis moto j’ai rencontré la même situation que moi. Au leçon/entrainement toutes les épreuves passées avec des scores en tête du tableau de l’auto école mais lors des examens ca ne passait jamais. J’ai fais des séances d’hypnose, j’avais un « blocage du challenge ». La fois d’après c’est passé comme sur des roulettes .

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