Mon bilan sportif de l’année : mes réussites et mes apprentissages

Rédiger un bilan sportif quand on a l’impression de « n’avoir rien fait » est sans doute l’exercice le plus difficile. Quand on se focalise sur ce qui n’a pas abouti, sur les objectifs manqués ou les rêves reportés, tout le reste semble soudain invisible, presque insignifiant. Et puis, en prenant un peu de recul, on se rend compte qu’il y a eu des courses terminées, des peurs dépassées, des moments de plaisir retrouvés… et finalement bien plus de choses accomplies qu’on ne voulait bien se l’avouer.

Les 10 km de la Run in Lyon 2025 offrent un parcours exigeant mais stimulant, ponctué de ponts, tunnels et relances. L’ambiance est incroyable, avec fanfares et Lyonnais sur le bord des routes pour encourager chaque coureur. Malgré quelques points à améliorer, comme la portion étroite des Berges du Rhône, c’est une course incontournable pour tous les passionnés de running en ville.

Sommaire

Faire un bilan sportif n’est jamais un exercice anodin. Encore moins quand l’année écoulée ne ressemble pas vraiment à ce qu’on avait imaginé. En 2025, j’avais des objectifs, des rêves, des échéances symboliques… et beaucoup d’envie. J’avais aussi l’espoir de retrouver des sensations, des allures, une forme de légèreté que j’avais connue quelques années plus tôt.

Mais cette année m’a confrontée à autre chose : des limites, des doutes, des diagnostics médicaux difficiles à encaisser, et cette sensation parfois très violente de ne plus avoir le contrôle sur mon propre corps. Pour la première fois depuis que je fais du sport, j’ai réellement envisagé d’arrêter. De tourner la page. De passer à autre chose.

Et pourtant, au fil des mois, entre désillusions, pauses nécessaires et moments de grâce inattendus, quelque chose s’est reconstruit. Différemment. Plus lentement. Mais plus solidement aussi.

Dans cet article, j’ai eu envie de revenir sans filtre sur cette année sportive particulière : ce qui m’a fait vaciller, ce qui m’a appris à faire preuve de patience, et ce qui m’a rappelé, malgré tout, pourquoi j’aime profondément courir, nager, pédaler et prendre des dossards. Un bilan sincère, imparfait, mais essentiel… pour préparer sereinement les belles choses à venir en 2026.

2025 : une année que je n’avais pas imaginée ainsi

Un bilan sportif différent de ceux que j’ai l’habitude de partager

La fin de l’année est l’occasion de faire le point sur ces derniers mois écoulés. Les beaux souvenirs, les bons moins. Les réussites, les échecs, les apprentissages. De mon côté, c’est le chaos. Mon année 2025 a été à l’image de mon esprit : chaotique. Des hauts, des bas… Et surtout une grosse prise de recul.

J’avais débuté l’année en me disant que 2025, c’était MON année. Qu’enfin j’avais réussi à trouver des solutions à mes petits soucis (perso comme pro)… et que j’allais retrouver le chemin des “exploits sportifs”. Entre 2022 et 2024, j’ai enchaîné les DNF (Do Not Finish pour les non-initiés) que ce soit en course à pied ou en triathlon. Il y a tant de courses que je n’ai pas réussi à finir soit parce que je me suis faite rattraper par la barrière horaire, soit parce que le mental a lâché et que j’ai abandonné. Ce sont des épisodes marqués au fer rouge, qui n’ont fait qu’accroître mon angoisse sur les lignes de départ.

On m’avait diagnostiqué mon SOPK en décembre 2024. Ainsi, en début d’année, je me disais que maintenant qu’on avait un MOT sur mes MAUX, ce serait enfin plus simple de comprendre mon corps et d’arriver à progresser en course à pied et en triathlon. Mais rien ne s’est passé comme je l’avais espéré. J’ai continué à prendre des claques. À tel point que j’ai cru que j’allais abandonner. Réellement tout abandonner tellement j’étais fatiguée de ne pas réussir, de ne pas y arriver malgré tous mes efforts. Je ne demandais pas la lune. Juste d’être capable de finir mes courses dans les temps et avec le sourire.

Et pourtant, j’ai continué à avoir l’impression de n’avoir aucun contrôle. Sur mon corps comme sur ma vie. Ce qui m’a forcé cette année à apprendre à lâcher prise.

Pourquoi j’ai eu besoin de mettre des mots sur cette année

On a l’habitude de lire des bilans remplis de réussites et de réalisations toutes plus impressionnantes les unes que les autres. L’un dira qu’il a couru 12 marathons dans l’année, un autre qu’il/elle est qualifiée aux championnats du Monde d’Ironman à Kona après sa participation à son premier Ironman cette année… ou qu’une autre a gravi le Mont Blanc. Et toi à cause, tu regardes ce que tu as fait… et tu te sens comme une merde. Tu as l’impression de n’avoir rien fait. Ou que finalement, tout ce que tu as réalisé n’est pas si “extraordinaire” que ça.

C’est un peu le sentiment que j’avais avant d’organiser mes pensées et de rédiger cet article. J’avais en tête beaucoup d’invitations déclinées parce que je n’avais pas le niveau pour suivre le groupe, encore un autre DNF sur une course pour laquelle je m’étais énormément investie. Rien d’extraordinaire. Une petite course par-ci, par-là mais sans plus. Et pourtant, avec le recul, je me dis que c’était pas si mal. Oui, j’ai pris plusieurs grosses claques au printemps. Oui, j’ai passé mon été à ne rien faire parce que j’étais épuisée….

Mais, j’ai malgré tout su me relever. Et surtout retrouver le chemin du plaisir. Jusqu’à la rédaction de ce bilan, j’avais l’impression d’avoir passé une année pas ouf. Loin des bilans que l’on peut lire sur les réseaux (dire que je suis la première à dire qu’il ne faut pas se comparer avec ce que l’on voit sur les réseaux), tellement j’étais concentrée sur ce que je n’avais pas réussi à faire, les objectifs que je n’avais pas atteints…

Sauf que mon année au final a été bien plus que ça… et l’écrire m’a fait beaucoup de bien.

Le semi-marathon de Prague : un objectif fort, une désillusion difficile

Revenir à Prague, 10 ans après mes débuts en course à pied

C’est à Prague que j’ai découvert la course à pied… Enfin plus exactement l’ambiance des courses. Cette effervescence sur la ligne de départ, ce sentiment de fierté quand tu franchis la ligne d’arrivée… et surtout la rigueur de la préparation. L’implication, la régularité… En effet, cette année Erasmus a été pour moi source de découvertes. J’étais cette jeune adulte complètement paumée. Bon on va être honnête, plus de 10 ans plus tard, je suis toujours paumée. Juste un peu moins jeune…

Mais pendant cette année d’Erasmus, j’ai découvert une partie de moi-même que je ne soupçonnais même pas : cette fille avide de ce sentiment de liberté et de fierté que lui procure la course à pied. Et après les années difficiles que j’avais vécues, je voulais revenir à Prague à la fois pour célébrer mes 10 ans de course à pied et pour clôturer un chapitre.

Je voulais mettre derrière moi cette période 2019-2023 qui m’a brisée et mise à terre, afin de prendre un nouveau départ. Et me voici encore à en parler. Signe qu’il y a encore pas mal de choses que je n’ai pas encore digérées. Finalement, je ne trouverais pas à Prague la clôture que je cherchais.

Une préparation sérieuse et pleine d’espoir

En me lançant ce petit défi d’aller courir pour la deuxième fois le semi-marathon de Prague, je savais que ma condition physique n’était pas la même. Certes, j’avais plus d’expérience. Mais aussi plus de kilos à porter et une allure bien plus lente. Les obstacles à surmonter n’étaient pas les mêmes. En 2015, je m’élançais pour la première fois sur la distance, et je ne savais pas à quoi m’attendre. En 2025, je savais exactement où se situaient mes difficultés. Cette capacité à courir longtemps certes, mais à un rythme très lent. Souvent trop lent pour passer les barrières horaires avec sérénité, malgré tous mes efforts.

Même si je me savais capable de boucler ces 21km, je savais que j’allais devoir faire une préparation au top pour rester les allures minimales et finir dans les temps. C’est pourquoi j’ai fait une prépa longue, qui a débuté en décembre 2024. Je voulais me laisser le temps de construire une base d’endurance solide.

J’ai été ultra rigoureuse durant cette prépa. Aucune séance loupée que ce soit pour le programme d’entraînement avec Campus Coach, mes séances à la salle ou les entraînements de natation. Je voulais mettre toutes les chances de mon côté. Parce que vraiment j’avais énormément d’espoirs.

La barrière horaire : le moment où tout s’effondre

Sauf que aussi parfaite qu’ait été ma prépa, je n’ai malgré tout pas réussi à passer la barrière horaire. J’ai été rattrapée par le vélo balais autour du 12km et arrêtée par les bénévoles au 17ème kilomètre. Un arrêt d’autant plus frustrant que la veille j’avais discuté avec l’organisation pour me faire confirmer le mode de fonctionnement (à savoir 3h à partir du dernier partant)… parce que le programme laissait penser le contraire..

Et effectivement il y avait un monde entre ce qui était écrit dans le règlement et les contraintes d’organisations le jour de la course. Une portion de la route entre le 17ème et le 18ème kilomètre devait être rendue à la circulation à une heure précise, limitant de manière trop importante le temps pour les coureurs les plus lents d’atteindre ce check point, même en courant à un peu plus de 7km/h.

En gros, le vélo balais a commencé son parcours à 10h15-10h20 avant que les derniers partants ne franchissent la ligne de départ (autour de 10h30)… et a roulé à 8min/km au lieu de 8min30/km pour respecter le temps total de 3h.

Même si c’est rageant de se faire avoir par une barrière horaire mal calculée, c’est toujours la même histoire : je suis trop lente pour participer à ce genre d’événements à ma plus grande frustration. La question ne se poserait pas si j’étais capable de courir un peu plus rapidement.

Le coup au moral et les premières grandes questions

Je vois ce DNF à Prague comme un énième échec sportif (qu’importe que la barrière horaire ait été mal calculée). Prague devait être une étape pour tourner la page d’années de galères. Et au lieu de repartir allégée, j’ai eu l’impression que le poids que je portais sur les épaules n’avait fait que s’alourdir.

Après cet épisode, je me suis sentie nulle, incapable… La frustration était très grande. Et l’envie de tout envoyer bouler également. J’ai sérieusement pensé à arrêter. J’en avais marre de me sentir impuissante, de ne pas voir le résultat de mes efforts… d’échouer constamment.

J’en suis venue à me demander si j’aimais toujours courir, si j’avais commencé le triathlon pour suivre un effet de mode… et si je continuais tout ça juste par habitude, juste à cause des réseaux… J’en suis venue à lister tout mon équipement, vélo en tête, pour voir à quel prix je pouvais revendre tout ça.

Je ne supportais plus tout ça.

Quand un 10 km réussi rend l’échec encore plus difficile à comprendre

Je l’ai d’autant moins supporté que le 10km que j’avais intégré dans ma prépa s’était très bien passé. En effet, 5 semaines avant le semi-marathon à Prague, j’avais pris le départ des 10km d’Aix-les-bains avec des consignes d’allure à respecter, sur deux fois ving-cinq minutes.

Et le plan s’était déroulé sans accroc. J’avais même couru un peu plus rapidement que ce qui m’était demandé. Après la course, je n’avais pas eu de courbatures. En franchissant la ligne d’arrivée, je m’étais dit “ça y est, tu as fait le plus gros du travail, ta prépa a porté ses fruits, tu peux aller à Prague sans stress”.

Les 10km d’Aix-les-bains étaient une répétition générale avant Prague. Mon objectif était de me rassurer sur ma condition physique, afin de mieux gérer mon stress et mes angoisses avant le semi-marathon. Je voulais vraiment arriver dans les meilleures conditions possibles. Parce que je savais à quel point j’étais limite physiquement. Ainsi, il fallait que mentalement, je sois sereine…

Ces montagnes russes entre réussite et échec rendent l’échec encore moins supportables. Surtout quand ce schéma n’a de cesse de se répéter. Honnêtement, c’est épuisant émotionnellement. Et je ne voulais plus vivre ça.

Quand la santé prend toute la place dans l’équation sportive

SOPK et résistance à l’insuline : un premier diagnostic difficile à encaisser

Mes difficultés sportives sont étroitement liées à mes problèmes de poids. J’ai pris 30 kg en 5 ans. Mais le plus dur a été l’absence d’écoute médicale. Alors quand enfin j’ai été prise au sérieux et que j’ai eu droit de vrais examens médicaux, j’avais cet espoir que l’on comprenne ce qui ne fonctionnait pas correctement. Et on a trouvé, j’ai un SOPK avec une résistance à l’insuline.

Sur le coup, j’en ai pleuré de soulagement. Je n’étais pas folle, ce n’était pas de ma faute si je ne faisais que grossir. Mais très rapidement, la réalité m’a rattrapé : il n’y a pas de réel traitement pour soigner le SOPK, uniquement des pansements thérapeutiques pour contenir les symptômes. Pansements qui bien entendu représentent un certain coût financier.

Le plus frustrant a été d’accepter que certaines choses étaient hors de mon contrôle. Et que je m’étais épuisée pour rien à vouloir mettre en place une routine stricte entre alimentation et sport. Pire encore, je n’avais fait qu’empirer mes désordres hormonaux.

Malgré tout, suite à ce diagnostic, j’ai pu faire quelques petits ajustements pour améliorer mes symptômes du SOPK (compléments alimentaires spécifiques, alimentations anti-inflammatoires, faire attention à ma récupération…). Cela a eu des effets positifs sur la qualité de mon peau, la gestion de mes fringales ou encore mon énergie quotidienne. J’ai même réussi à perdre 3 kgs au début… kilos que j’ai repris dans l’année. Mes efforts ont été balayés d’un revers de la main. Encore une fois.

Le diagnostic de lipœdème : une deuxième claque en quelques mois

Ma diététicienne n’était pas persuadée que le SOPK était l’unique source de mes problèmes de poids. C’est pourquoi elle m’a orienté vers un angiologue pour explorer la piste du lipœdème. À ce moment-là, j’étais épuisée. J’en avais marre de devoir toujours encaisser. De devoir me montrer forte et résiliente… Et surtout de devoir toujours faire face. J’aurai aimé que pour une fois, les choses soient faciles.

Vraiment, j’espérais que le lipœdème ne viendrait pas s’ajouter au poids que je portais déjà sur les épaules. Sincèrement, j’avais peur de ne pas pouvoir encaisser un nouveau problème. Et malheureusement, le diagnostic du lipœdème s’est confirmé. Sur les jambes et sur les bras.

J’étais à ce moment de mon parcours de soin où la “menace” de la chirurgie bariatrique planait. Dans ma tête, c’était soit le diagnostic du lipoedème se confirmait et “j’échappais” à la chirurgie bariatrique pour faire les chirurgies spécifiques au lipœdème, soit je n’avais pas de lipœdème et je faisais la chirurgie bariatrique. C’était un peu choisir entre la peste et le choléra…

Sauf qu’au final, ce sera la peste ET le choléra. L’angiologue m’a conseillé (de manière assez peu empathique) d’aller le plus loin possible dans ma perte de poids, en passant par la chirurgie bariatrique au besoin, avant d’envisager les chirurgies spécifiques au lipœdème.

J’ai eu l’impression que je ne m’en sortirais jamais.

L’impression de perdre le contrôle de mon corps

Entre le SOPK et le lipœdème, j’ai eu l’impression de n’avoir aucun contrôle sur mon corps. Accepter de devoir passer par des solutions aussi radicales me faisait très peur. Et je voyais cela comme un échec.

J’étais épuisée aussi bien physiquement que moralement. Je n’arrivais plus à faire face. J’avais juste envie de prendre un billet d’avion pour l’autre bout du monde, et tout laisser tomber. Je voulais juste dire stop. Et j’ai dit stop.

Nous étions au mois de Mai.

Le triathlon de Chantilly : prendre le départ sans envie… et se rappeler pourquoi j’aime ça

Une course faite par engagement, pas par motivation

En début d’année, on m’avait invitée au triathlon de Chantilly. Initialement, je devais participer au format olympique. Mais au vu de ma forme physique et de mon état d’esprit, je demande à basculer sur le S. Sincèrement, je ne me sens pas capable d’aller au bout d’un M. D’autant plus que je n’ai absolument pas repris le vélo comme je l’avais planifié après le semi-marathon de Prague.

Pour être totalement honnête, je n’avais absolument pas envie de prendre le départ. J’y suis allée parce que je m’étais engagée à le faire. Mais je pensais arrêter après cette course. Revendre mon vélo et ma montre GPS, mettre ma trifonction et mes baskets au placard… et arrêter le carnage. Parce qu’émotionnellement, j’étais épuisée. Je n’avais plus d’envie. Et surtout j’avais l’impression d’être enfermée dans un rôle.

Un rôle issu de ma présence sur les réseaux sociaux. Mes derniers entraînements ont été chaotiques, mes sensations plus que médiocres. J’ai pris le départ de cette course en étant assez peu préparée. Contrairement au semi-marathon de Prague. J’y allais au talent. Un talent auquel je ne croyais pas bien évidemment.

L’ambiance, les bénévoles et les copains : le déclic inattendu

Et contre toute attente, ce triathlon s’est super bien passé. L’ambiance était géniale, les bénévoles ultra bienveillants. Et même si je n’ai pas brillé par mes performances (en même temps sans entraînement spécifique, ce n’était pas étonnant), j’ai adoré ce moment d’efforts. Pour la première fois depuis longtemps dans un événement sportif, je me suis sentie à ma place.

Je faisais ce que j’avais à faire, sans stress ni pression. Juste pour moi. C’était très libérateur. Cela m’a rappelé pourquoi je faisais tout ça. Pourquoi je m’entraînais avec régularité, pourquoi je m’inscrivais à des courses, pourquoi j’y retournais sans cesse même si je n’avais pas les résultats escomptés.

Tout simplement parce que j’aimais ça. J’ai pris conscience à quel point il était important que je protège cette passion à tout prix, des tempêtes que je traversais dans ma vie perso.

Ce que cette course a ravivé en moi

J’ai franchi la ligne d’arrivée à Chantilly avec ce sentiment au creux du ventre, celui qui me disait que j’étais encore capable de le faire. Oui, les choses sont compliquées pour moi. Oui, je dois me bagarrer plus fort que d’autres pour des résultats bien plus petits. Mais je suis encore capable de le faire.

Ce triathlon à Chantilly m’a rappelé la jeune Margaux qui faisait ses débuts à Prague 10 ans plus tôt. Ce sentiment de fierté et d’invincibilité. Et surtout d’accomplissement après des semaines d’investissement.

Cela a ravivé cette flamme combative. Juste après Chantilly, je n’avais pas l’énergie pour la faire grandir et me lancer dans un autre challenge sportif.

Faire une pause pour mieux repartir : repos, plaisir et apaisement

S’autoriser à lever le pied, physiquement et mentalement

Pendant quelques semaines, je me suis autorisée à lever pied. Moins d’entraînements, moins d’événements, moins de pression. Juste me reposer… et surtout encaisser tout ce début d’année chaotique.

Je me suis libérée du temps, mais aussi de l’énergie pour m’occuper de moi. Pour souffler, prendre soin de moi… et surtout m’attaquer à des dossiers en cours. Le genre de dossiers que tu planques sous le tapis parce que tu n’as pas envie de les affronter.

Comme arrêter de me comparer à la moi de 2017. La moi d’avant tout ça. D’avant la prise de poids, le SOPK et le lipœdème. D’avant la régression sportive et les DNF à gogo. D’avant le cyber-harcèlement, les trahisons et les déceptions. J’ai pris le temps de faire le deuil de cette partie de ma vie. Cela fait partie de moi, mais ce n’est plus moi. Je dois accepter que je ne redeviendrais pas cette Margaux. Et c’est une bonne chose, car les gens évoluent. J’ai évolué sur cette dernière décennie. Même si j’ai eu l’impression d’être en apnée depuis 2019, et d’avoir fait du surplace sur pas mal d’aspect de ma vie.

Refaire de la place au plaisir dans ma pratique sportive

Pendant ces quelques semaines, je ne me suis mise aucune obligation, aucune pression. Notamment sur le plan sportif, afin de me recentrer sur l’essentiel : mon plaisir pendant l’effort. Je me suis entraînée au feeling, en ne faisant que ce que j’avais envie de faire. Ma priorité était de conserver cette flamme qui s’était ravivée suite au triathlon de Chantilly.

Donc j’ai fait sauter toutes mes contraintes. Tout ce que je n’avais pas envie de faire. Et aussi aucune obligation ou contrat pour des événements en lien avec les réseaux sociaux (ou presque). J’avais besoin de me retrouver. De retrouver la sportive que je suis. Pas celle que j’étais en 2017.

Et je me suis amusée. Je n’ai pas cherché la performance, je ne me suis pas forcée à suivre un programme rigide. Et cela a été génial. C’était l’été, j’ai passé mon temps en mer à nager, j’ai couru un peu. Mais surtout j’ai pris le temps comme je ne l’avais pas fait depuis longtemps.

Travailler sur mes angoisses d’avant-course

L’autre point sur lequel j’ai travaillé pendant ces semaines de repos a été mes angoisses d’avant-course. Clairement, l’accumulation des DNF m’a énormément fragilisé. Au point que j’ai commencé à angoisser de plus en plus avant chaque course. Il m’est même arrivé de faire de mini-crises d’angoisse.

Et ces angoisses ont complètement éclipsé le plaisir que j’avais à participer à des événements sportifs. D’autant plus que cela avait le don de me “couper les jambes” ou de me retourner l’estomac. Mes capacités physiques actuelles ne sont pas extraordinaires, c’est déjà difficile pour moi de finir dans les temps. Alors si je m’auto-saborde avant même la ligne de départ, c’est juste impossible que les choses se passent bien.

J’avais besoin de retrouver confiance. D’apaiser ces angoisses qui me pourrissaient l’existence… Et qui me pourrissaient mes courses. La course à pied, le triathlon, ce sont des loisirs pour moi. Des moyens de m’exprimer, et de me faire du bien. C’était impensable que cela me rende malade.

C’est quelque chose que je ne voulais plus subir. C’est un des sujets que j’ai longuement abordé avec ma psy cette année, parmi d’autres sujets… Et cela m’a fait beaucoup de bien. Même si encore aujourd’hui, je me pose encore des limites. Il y a plein de choses que je n’ose pas, parce que ce n’est pas encore le bon moment. Mais cela m’a permis d’envisager une deuxième partie de saison de manière bien plus sereine.

Des courses vécues autrement… et enfin pleinement

Open Swim Stars : retrouver de la confiance dans l’eau

Après un été à faire le poisson en mer, je me suis jetée à l’eau fin août. Mais cette fois-ci dans la Seine. En effet, on m’a proposé de participer aux Open Swim Stars à Paris et de nager au même endroit que les triathlètes lors des Jo de Paris… Une expérience incroyable sur le papier… qui s’est avérée être une expérience incroyable à vivre.

J’avais le choix entre deux formats : le 2000m (à faire en moins d’une heure) et le 1000m (à faire en moins de 40 min)… Je sais que je suis capable de nager 2000m en moins d’une heure en piscine. En eau libre, c’est plus aléatoire avec la force du courant. N’étant absolument pas dans un mood prête à parier sur ma capacité à finir les 2000m en moins d’une heure avec le courant de la Seine, je pars sur le 1000m. J’ai juste envie de profiter de l’expérience, de m’amuser… pas de me stresser pour une énième barrière horaire. Je suis vraiment dans cette optique de retrouver confiance et plaisir dans ma pratique sportive.

Et je me suis amusée à nager dans la Seine (dont l’eau était franchement correcte par rapport à d’autres plans d’eau où j’ai eu la “chance” de nager pour mes triathlons). Sans compter que je fais l’un de mes meilleurs chronos sur 1000m en eau libre.

Je m’amuse, je nage bien (et je ne finis pas dernière !), le stress n’est pas de la partie… Que demander de plus ?

Nager dans la Seine pour les Open Swim Stars, c’est vivre une expérience unique au cœur de Paris. Entre le courant, l’ambiance et le cadre exceptionnel de l’île Saint-Louis, chaque mètre parcouru a une saveur particulière. Loin des piscines classiques, c’est un véritable défi sportif et une occasion rare de profiter de la capitale autrement, portée par l’énergie collective des participants.

Swim & Run des Gorges de la Loire et La Parisienne le même weekend

J’enchaîne ensuite avec un week-end intense : le samedi matin le format découverte du Swim & Run des Gorges de la Loire (3 sections de course à pied/trail qui font 5 km, et 2 sections de nage qui font 1000m) et le dimanche matin les 10km de La Parisienne aux côtés de Sova.

Autant dire que cela s’annonçait être un weekend particulièrement physique et fatiguant. Et je n’étais pas du tout sûre d’être capable d’enchaîner… Quelle idée d’accepter des invitations sans vérifier son emploi du temps !

C’était la première fois que je participais à un Swim & Run, j’y allais vraiment pour découvrir la discipline. Et ce sans pression, puisque sur mon format, il n’y avait pas de barrière horaire. J’aime ces événements qui proposent un certain nombre de formats en même temps, allant du plus petit au plus grand. Permettant ainsi aux débutants de découvrir des disciplines sans stress ni pression de la performance. Là aussi, l’ambiance était géniale. Aussi bien avec les bénévoles qu’entre les participants des différents formats. J’ai pu faire ce que j’avais à faire, en finissant bonne dernière. Mais avec le sourire et sans cette sensation de ne pas être à ma place.

Autant te dire que les jambes étaient bien lourdes le lendemain quand il a fallu prendre le départ des 10km de la Parisienne. Là aussi, l’événement était organisé de telle manière qu’on a le temps de faire son effort, sans stress ou inquiétude. Et qu’est-ce que ça fait du bien ! Physiquement, je n’étais pas fraîche. Mais de nouveau, j’ai fait ce que je pouvais avec la forme du jour… et je me suis beaucoup amusée.

À la fin du week-end, j’étais ravie de voir que j’avais été capable de le faire. J’étais fatiguée. Mais la bonne fatigue, liée à la satisfaction d’être allée au bout et de s’être bien amusée.

Run in Lyon : courir sans pression

Vient octobre et la Run in Lyon. Un rendez-vous incontournable auquel je participe régulièrement. Cette fois-ci, je me sens en forme. J’ai envie de tester la forme du jour. J’ai été assez rapidement freinée dans mes ambitions par la chaleur du jour et surtout des nausées assez violentes.

Cependant, les jambes étaient là. La tête était là. L’ambiance était là. Le stress lui, quelque part en vacances. Mais surtout très loin. Mon objectif était de faire mieux qu’à la Parisienne le mois précédent, et si possible de passer sous les 1h20. Je voulais voir si j’étais capable de mettre un peu de “vitesse” sur 10km. Bon, mes nausées ne m’ont pas rendu la vie facile. Il faudra que je me teste sur un autre 10km.

Mais dans l’ensemble, j’étais ravie d’être là. C’est une course de plus qui me rappelle pourquoi j’aime autant courir et participer à ce genre d’événements. Le sport est une fête, à laquelle je suis ravie de participer. Une course de plus qui reconstruit ma confiance en moi et chasse le stress.

Les 10 km de la Run in Lyon 2025 offrent un parcours exigeant mais stimulant, ponctué de ponts, tunnels et relances. L’ambiance est incroyable, avec fanfares et Lyonnais sur le bord des routes pour encourager chaque coureur. Malgré quelques points à améliorer, comme la portion étroite des Berges du Rhône, c’est une course incontournable pour tous les passionnés de running en ville.
© A.S.O / Morgan BOV

Une semaine de vélo à Majorque : me rappeler que je suis capable

Petite pause vélo au milieu de ces événements de course à pied. Me voici partie une semaine à Majorque avec une groupe de femmes. Je n’étais pas sereine à l’idée de participer à ce stage de vélo, connaissant mon niveau. Mais je me suis dit que c’était le meilleur moment pour sortir de ma zone de confort.

Je me pose énormément de limites en vélo. Principalement par peur et par manque de confiance. Alors une semaine de stage dans un cadre magnifique, avec un groupe de nanas sur-motivées était une occasion idéale pour remettre le pied à la pédale… enfin à l’étriller.

Cette semaine a été source d’apprentissage (et de frustrations). D’apprentissages parce que je suis rentrée avec énormément de conseils pour mieux m’entraîner, mieux gérer mon alimentation sur le vélo ou encore être plus confortable sur mon vélo. Mais aussi de frustrations, parce qu’à nouveau, je me suis limitée par peur d’être une gêne pour le groupe et par manque de confiance en moi…

Je suis rentrée de Majorque avec cette envie de faire mieux. De dépasser mes limites. Ces limites que je me mettais moi-même. Une sensation qui avait disparu depuis Prague, et que j’ai accueilli à nouveau avec plaisir.

Les semaines se sont ensuite enchaînées sans que je n’ai réellement le temps de remonter sur le vélo (entre la météo, mes rendez-vous médicaux et d’autres impératifs). Mais l’envie de faire mieux à vélo est toujours là. Je la conserve soigneusement pour quand mon emploi du temps sera plus ouvert. Notamment après ma chirurgie.

J’ai passé une semaine incroyable à Majorque avec Les Vélos de Claude, entre routes mythiques, dénivelés impressionnants et paysages à couper le souffle. L’encadrement ultra-professionnel et bienveillant m’a permis de me concentrer sur le plaisir de pédaler, sans aucune charge mentale, tout en profitant des conseils et de l’expérience des autres participantes. Au final, ce stage a été bien plus qu’un simple entraînement : un véritable booster physique et mental, et une expérience humaine mémorable.

LUT by Night : terminer avec le sourire

Mon année sportive s’est terminée avec une très belle course : le LUT by Night. J’ai été invitée pour participer au format 10km, où mon objectif principal était de terminer avec le sourire. Autant la distance ne me faisait pas peur… autant les escaliers de Fourvière et la piste de la Sarra, c’est autre chose !

Je ne suis absolument pas traileuse. Je ne m’entraîne jamais en dénivelé. Et je n’ai eu le temps que de faire quelques séries d’escaliers à la salle. Autant dire que l’entraînement spécifique est minimal pour ce Lut by Night. Pour cette dernière course, j’étais accompagnée d’une copine. De quoi m’aider à évacuer cette petite appréhension face au dénivelé et différentes bosses à grimper. Mais je suis contente de voir que cette pointe d’appréhension n’a rien à voir avec mes montagnes de stress habituelles.

Et de nouveau, la course s’est extrêmement bien passée. Une ambiance géniale, un parcours difficile, mais pas trop. De quoi me mettre un coup de pied aux fesses, sans me mettre en situation d’échec. J’ai eu quelques difficultés, mais rien d’insurmontable. Et j’ai pu finir cette course aux côtés de mon amie. Un super souvenir, qui finit d’apaiser ma tête et mes angoisses.

Ce que cette année sportive m’a appris

Mon corps fait de son mieux, compte tenu de mes problématiques de santé

Le plus compliqué à accepter cette année a été d’admettre que je suis limitée par mon corps. Par mes problématiques de santé et leurs conséquences sur mon poids. Courir me demande plus d’efforts que quelqu’un de ma taille mais faisant 30 kg en moins… Ce qui limite également mes possibilités physiques.

Je suis constamment en train de douter de moi-même, parce que je ne sais pas si je serais capable de le faire. Et je me limite, je m’empêche de participer à des événements, des courses, des stages… parce que je ne veux pas être un “boulet” ou un “frein”…

Sauf que mon corps fait de son mieux. Il m’accompagne jour après jour, il encaisse au mieux mon rythme d’entraînement. Et me permet malgré tout de faire beaucoup de choses. Surtout quand je vois tout ce que j’ai réalisé cette année. Il y a toujours cette frustration de ne pas avoir pu faire “plus”. Mais cela me permet aussi d’éviter de retomber dans cette course du “toujours plus” plus que délétère.

Le plaisir est une condition non négociable

Après Prague, j’ai levé pied… et j’ai remis le plaisir au centre de ma pratique sportive. Pas de pression, pas de stress… que du plaisir ! Et cela fait énormément de bien. Cela m’a aidé à apaiser mes angoisses d’avant course (tout comme les discussions avec ma psy). Prendre du recul m’a permis de retrouver cette étincelle que j’avais quand je prenais le départ du course.

Je sais que j’ai tendance à me laisser emporter quand on me propose quelque chose… mais il m’arrive de finir par le regretter. Parce que finalement, ce n’est pas le genre d’effort ou d’évènements qui me font vibrer. Et ma volonté de bien faire prend le dessus.

Je finis par me mettre beaucoup de pression pour “bien faire” pour des efforts/événements qui ne me font pas plaisir. Et je le vis assez mal.

2026 : poser des bases solides plutôt que courir après des dossards

Une priorité donnée à la santé et à la récupération

En 2026, je vais subir une chirurgie bariatrique. Ma priorité ne sera pas d’accrocher des dossards ou d’aller chercher un chrono sur une certaine distance. Mais de me remettre de cette opération, qui est tout sauf anodine. Il y aura le post-opératoire immédiat, avec un mois passé chez mes parents. Puis la reprise sportive progressive, ultra progressive rythmée par mon alimentation. Et surtout les contraintes liées à mon alimentation.

C’est pourquoi je vais fortement ralentir mon rythme sportif. De toute façon, je n’aurais pas la possibilité de faire “autant” que ce que je fais actuellement. Je n’aurais pas l’énergie pour. La patience sera ma meilleure arme pour affronter cette année.

Reprendre l’entraînement avec de meilleures fondations

Cette année va être un reset… et l’occasion de reprendre l’entraînement avec de meilleures fondations. Cela fait déjà quelques mois que j’ai commencé à m’entraîner autrement. Moins de pression, plus d’équilibre entre cardio et renfo, une meilleure récupération.

En 2026, je ne vais pas avoir d’autre choix que de reprendre à zéro. Notamment à cause d’une pause forcée d’au moins trois mois de la course à pied. L’occasion pour moi de vraiment me consacrer au vélo de route pour lequel je “manque toujours de temps”… En 2025, je n’ai quasiment pas posé les fesses sur la selle de mon vélo. Ce n’est pas comme ça que je vais enfin réussir à progresser dans cette discipline.

Quitte à devoir reprendre les bases en 2026, autant bien le faire. Une bonne routine de renforcement musculaire, un vrai programme d’entraînement à vélo pour enfin progresser… et voir ce que je peux faire en course à pied.

Les rêves sont toujours là, simplement remis à plus tard

On ne va pas se mentir, les rêves sont toujours là. J’aimerais pouvoir retrouver des allures plus confortables pour participer à plus d’événements. Mais aussi progresser suffisamment pour enfin avoir plus d’aisance en triathlon. J’ai envie de retenter un half-ironman (et pourquoi pas un full ironman si tout se passe bien). Je rêve de courir un marathon sur chaque continent.

Mais chaque chose en son temps. À l’heure actuelle, je ne suis pas capable de faire tout ça. L’année prochaine, j’ai cette chirurgie bariatrique qui je l’espère remettra une partie des compteurs à zéro… Mais qui sait où je serais d’ici deux ans, cinq ans… dix ans. La patience sera ma plus grande arme.

On remet les compteurs à zéro, et on reconstruit sur des bases saines. Patience, persévérance et équilibre. J’ai l’occasion de tout reprendre depuis le début, et je compte bien en profiter pour faire ça intelligemment sans refaire les erreurs du passé. Une pratique sportive plus équilibrée qui me permette d’enfin progresser. Et d’enfin réaliser mes rêves sportifs. Ce fameux half-ironman sur lequel je me suis cassée les dents. Le marathon du Mont-Blanc. Un second marathon sur route.

Et juste être capable de finir de belles courses, avec de belles prépa. Mais surtout avec le sourire.

Apprendre à rêver sans se mettre la pression

Le plus compliqué finalement est de continuer à rêver grand. Mais à rêver sans me mettre la pression. Et en acceptant que les choses prennent du temps. J’ai tendance à en vouloir beaucoup et trop vite… et à me brûler les ailes ensuite. Notamment à cause du stress que mes rêves créent.

Maintenant, je veux prendre le temps de construire mes rêves sur des bases saines, sans que cela ne suscite d’angoisses incontrôlables par la suite. Parce qu’il est hors de question que je refasse des crises d’angoisse sur le départ d’une course. C’est trop bête de se pourrir l’existence ainsi alors que la course à pied et le triathlon sont avant tout des loisirs.

Je vais continuer à travailler sur mes angoisses en 2026. Angoisses vis à vis de l’argent et de l’entrepreneuriat. Angoisses autour du sport et de mes capacités physiques. Angoisses vis à vis de mon corps, de mon poids et de ma santé… Je suis une boule d’angoisses… Et je ne veux plus naviguer au milieu de ces angoisses. C’est épuisant. Et cela ne mène à rien.

Je veux une vie plus apaisée. Et j’y travaille. En 2026, je me fais la promesse d’avoir une vie plus apaisée.

Et toi ? Qu’as-tu appris en 2025 ?

 

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