Aujourd’hui, je chamboule mon planning de publication (parce que oui, j’ai un planning… Quelle blogueuse organisée !) pour vous parler d’une mésaventure qu’il m’est arrivé hier… J’ai été suivie dans le métro par un mec très bizarre et j’ai flippé comme jamais ! Et aujourd’hui, j’avais besoin de vider mon sac, car je suis plus en colère qu’effrayée.

Bon commençons par le commencement. J’ai été suivie dans ce putain de métro à la sortie du travail. Je rentre à ma station de métro habituelle, le nez dans le téléphone car je venais de recevoir des mails importants. Je traverse la station. Une fois sur l’escalator, je range mon portable. Je me rends compte que juste derrière moi, il y a un mec, un peu trop collé à moi, alors que nous ne sommes que deux sur cet escalator. Il me regarde. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne le sens pas ce mec. Arrivée sur le quai, je constate avec soulagement qu’il y a du monde. Je m’éloigne un peu, histoire de ne pas monter dans le même wagon que ce gars. Je vérifie discrètement que j’ai tout dans mon sac. On ne sait jamais. Ouf, il ne manque rien ! En même temps, la seule chose d’immédiatement accessible, c’est mon tupperware sale qui contenait mon repas du midi.

Le métro arrive. Je monte et je me rends compte que le mec est monté dans le même wagon que moi. Je m’assoie à côté de quelqu’un et je plonge dans mon téléphone pour faire mine d’être occupée. Mais à chaque fois que je lève les yeux, je le voit qui ne me lâche pas du regard. Je suis de plus en plus mal à l’aise.

J'étais été suivie dans le métro

Je commence à flipper.  

Sur le trajet, la personne assise à côté de moi, ainsi que d’autres dans le wagon, se lève et sort du métro. Le gars bizarre se précipite sur la place libre à côté de moi, alors que d’autres sont libres. Je réalise avec soulagement que la prochaine station est Place d’Italie. Cette station, je la connais bien : trois lignes qui se rejoignent, beaucoup de monde, mais surtout un centre commercial juste à la sortie avec des vigiles.

On arrive à Place d’Italie. Je bondis de mon siège, lui aussi. Je fais mine de chercher ma sortie. Je voulais attendre de le voir partir pour prendre la sortie opposée. Il se dirige vers le centre commercial. OK, je sors côté Mairie du 13ème. Je me dirige vers la sortie. Un coup d’oeil par-dessus l’épaule m’informe qu’il a changé de direction et qu’il est toujours derrière moi. Je sors de nouveau mon téléphone pour faire mine d’être occupé, alors que je suis extrêmement attentive à mon environnement.

Je commence à envisager le fait qu'il va falloir que je coure.

Ce mec me fait vraiment flipper.  J’aperçoit un groupe de jeunes hommes un peu plus loin en direction de la sortie. Toujours dans mon téléphone, je ralentis l’allure et les fait passer entre moi et le mec bizarre. Il ne peut plus me voir. J’attends qu’il me dépasse et part rapidement dans l’autre sens. Je suis à la limite de courir sur le quai pour sortir de l’autre côté, mais je ne veux pas attirer encore plus son attention. Jusqu’à la sortie, je n’arrête de regarder par-dessus mon épaule pour être sûre de l’avoir perdu. Une fois à l’air libre, je fonce dans le centre commercial et y reste une grosse demi-heure.

Bref, j'ai été suivie dans le métro.

Au final, je suis quitte pour une jolie frayeur. Je me demande jusqu’où il serait allé si je n’avais réussi à le perdre, ou si tout simplement je n’avais pas réalisé que j’étais suivie. C’est la première fois que ce genre de chose m’arrive. Pourtant, je viens du Cap d’Agde (tu sais, cette ville qui passe dans « Cash Investigation » ou ce genre d’émissions débiles, là seulement pour faire du buzz).

Des mecs bizarres (et des femmes !), j’en ai vu de tas. Je suis sortie sur l’Île des Loisirs, j’ai même travaillé un été complet au Camp Naturiste. Il ne m’est jamais rien arrivé. Même, comparativement aux autres villes où j’ai habité, Agde est bien la seule où je peux aller courir en short et brassière, porter une jupe, sortir le ventre à l’air, mettre un décolleté, sans être (trop) emmerdée par des sifflements, des regards insistants et autres…

Je ne comprends pas pourquoi les hommes de nos jours ne réalisent pas à quel point ils nous emmerdent dans la rue, ou les transports publics. Et ne venez pas me dire que c’est juste de la drague et que franchement on exagère.

La drague, c'est à double sens.

La femme n’a pas à subir la drague. Quand c’est non, c’est non ! Nous sommes tellement emmerdées dans la rue, que le moindre homme venant nous dire à quel point nous sommes charmantes, nous gave. Messieurs, c’est à vous que je m’adresse. La rue n’est pas un lieu de rencontre comme vous semblez le penser. Malheureusement, nous considérons la rue comme un territoire « hostile ». D’emblée quand un homme vient vers moi pour me parler, je me méfie. Qu’est-ce qu’il va encore me dire ? Ah tiens, c’est juste l’heure. Bonne journée monsieur. Ah merde, c’était juste une technique pour engager la conversation. Mais il va me lâcher oui ! Tu ne comprends pas que quand je remets mes écouteurs de musique, c’est que je ne veux pas te parler !

Mais foutez-nous la paix !

S’il y a bien un conseil que je pourrais vous donner messieurs, c’est d’arrêter de nous alpaguer dans la rue ou dans les transports en commun. Tout simplement. C’est un endroit où nous avons juste envie d’être tranquille.

Le pire dans ma mésaventure d’hier a été « mais tu étais habillée comment ? » Du genre, c’est de ma faute si j’ai été suivie, parce que je portais un short. Non mais oh ! On va où là ?!? Je porte un short si j’en ai envie, surtout que l’été est enfin arrivé sur Paris ! Imagine juste un instant, que je me sois réellement faite agressée et que j’aille porter plainte au commissariat :

– Bonjour Mademoiselle, que puis-je pour vous ?

– Bonjour, j’ai été agressée dans le métro et je voudrais porter plainte.

– Oui, bien sûr. Que portiez-vous ce jour-là ?

– Ba, un short et une blouse blanche…

– Faut pas s’étonner, ma petite dame ! C’est de votre faute tout ça ! Le pauvre homme n’a pas pu résister…

Cela vous chope ? Et bien, moi aussi ! Est-ce que tu commences à voir le lien avec la photo que j’ai mis pour illustrer cet article ? Oui, hier je portais à peu de choses près la même tenue, le même short rouge. Voici donc l’objet du crime ! Tu te rends compte, j’ai osé porter un short ! Et avec du rouge à lèvre rouge en plus ! Non mais quelle salope ! #ironie

Ceci s'appelle du "Slut Shaming"

On rejette la faute sur la femme parce qu’elle n’a pas eu un comportement adéquat… En gros, elle l’a bien cherché, elle a joué à la salope, elle ne récolte que ce qu’elle a semé… Je ne jette pas la pierre à ceux qui m’ont posé cette question hier, je suis plutôt en colère contre le fait que dans notre société, il paraisse encore normal de juger le comportement des femmes et que l’on justifie le comportement malsain des hommes par une attitude « inadaptée » des femmes…

Je veux retrouver ma liberté : celle de m’habiller comme je veux, de danser comme j’aime le faire, d’être simplement comme je suis, sans avoir craindre les réactions testostéronées de ces messieurs… Je ne veux plus de vos regards insistants dans la rue qui me font sentir comme un morceau de viande.

J’en ai marre de vos sifflements comme si j’étais un chien. Je refuse de subir votre insistance quand j’ai dis non. Je veux continuer à porter mes shorts et mes robes sans être importunée.  Je refuse de continuer à entendre « elle l’a bien cherché celle-là » après qu’une jeune femme se soit faite agresser.

Moi-même, je veux arrêter de penser quand je vois une jeune femme peu vêtue « elle n’a peur de rien »… J’en ai marre de ces normes que la société veut que nous suivons. Chacun est comme il est. Je trouve que la différence est belle. Pourquoi ne sommes-nous pas capables de vivre ensemble ?

Je voudrais que ces jugements s'arrêtent

Aujourd’hui, je suis donc en colère mais surtout je suis plus que jamais déterminée à lutter pour l’égalité homme-femme dans tous les domaines, que ce soit en France ou à l’étranger, pour stopper le harcèlement de rue et surtout pour que cesse le « Slut Shaming ». Mesdames, que vous soyez petite, grande, blonde, brune, d’origine maghrébine, africaine, française ou autre, mince, un peu plus enrobée, ou je ne sais quoi, vous êtes belles, fortes et magnifiques. Ne laissez personne vous dicter votre conduite !

Bref, j'ai été suivie dans le métro...

 

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26 réponses

  1. tu as quand même du avoir une belle frayeur…C’est sur qu’au fond de ma cambrousse je suis moins embêter…Même si quand je vais courir toute seule un met une short basique plutot que ma jupette que j’adore, c’est quand même dingue de devoir se poser ce genre de question!
    En tout cas la tenue te vas à ravir! C’est très joli! J’aimerai bien me mettre en short au taff surtout aujourd »hui mais chez nous jupe et short interdits, les jambes doivent être entièrement couvertes (mais c’est pour la sécurité!)
    Bizz

    1. Oui, on ne devrait pas à avoir à adapter notre tenue en fonction de la situation… C’est hallucinant ! Merci beaucoup pour le compliment 😉
      Je te comprends pour les shorts et jupes interdits : j’ai bossé un été dans les cuisines de MacDo…

  2. Moi je n’ai pas encore été suivie, mais les klaxons et les remarques plus ou moins discrètes c’est toutes les semaines… Sans être même très apprêtée. Mais malheureusement ce genre de gestes n’est pas interprété de la même manière par tout le monde… Quand moi je trouve ca vexant, dégradant, très peu respectueux et complètement insécurisant, mon mec dirait que c’est un « compliment », qu’ils nous trouvent jolie et qu’ils ne pensent pas à mal. En général je laisse passer, sauf quand c’est la goutte de trop… Comme la fois où un vieux pervers qui promenait son chien m’a regardé lascivement et m’a laché « je te mettrai bien une laisse à toi aussi » en pleine rue: je l’ai copieusement insulté, et ca fait du bien!
    En tout cas, il faut pas se laisser faire, parce ces comportements doivent cesser!

    1. En général, je laisse passer aussi. Mais ya des fois où c’est vraiment trop ! Il faut vraiment que l’on éduque les hommes à ce sujet. Non, ce n’est un compliment que de se faire siffler, klaxonner ou alpaguer dans la rue. Les hommes comprennent que la rue n’est pas un lieu de rencontre et qu’ils devraient nous foutre la paix !

  3. Le coup du « t’étais habillée comment » il est dégueulasse. Mais tellement trop fréquent.
    Bisous de l’oie, moi aussi je suis une salope en short aujourd’hui (et j’ai d’ailleurs pas sorti les talons pour … m’éviter les emmerdes. HAHA.)

    1. Pardon j’interfère dans ton commentaire mais j’ai eu la même réflexion ce matin… je mets un short mais je mets les chaussures plates, on va me dire que ça fait pute si je mets les sandales compensées LOL

    2. Je fais la même chose quand je porte du court (short, jupe, robe), j’évite les talons hauts, ou alors ce sont des compensées… J’avoue que le coup du « tu étais habillé comment » m’est un peu resté en travers de la gorge ! Bonne journée à toi

  4. Dans le métro, si possible, tu t’assoies sur un strapontin, près de la porte, en cas de sensations louches tu peux bondir rapidos de ton siège vers la sortie mais au dernier moment pour que la personne n’ait pas le temps de réagir (je suis championne du monde de la sortie de métro précipitée (hahha!!! )
    Après, pour te rassurer, tu peux aussi te mettre dans le wagon de tête, en cas de soucis tu peux joindre le conducteur (ou la conductrice) plus facilement en tapant au carreau ou au moment de sortir car ils ont en principe un accès ouvert à leur cabine (de mémoire et si les wagons n’ont pas changés en 10 ans)
    Reste libre, des types comme ça, à Paris ou ailleurs, tu vas en rencontrer d’autres mais fais toi confiance pour être bien plus forte qu’eux au moins sur le plan stratégique…et fais de la vma, dans ce cas là ça peut être bien utile (#modeblagounette)
    Voilà pour mes conseils de quinqua…quinqua qui est bien contente d’être à peut près débarrassée de ce genre d’énergumène, faut bien que vieillir serve à quelques chose ;o))
    Ta tenue te va très bien et n’a absolument rien de choquant, d’expérience je suis certaine que tu te serais habillée d’un sac poubelle, le gugus en question aurait quand même tiqué, ne changes rien
    Je fais tourner ton coup de gueule ;o))

    1. Merci pour ce petit roman ! Il va falloir que j’adopte la technique de la sortie précipitée du métro… Et de toute façon, il est hors de question que je troque mes petits shorts, jupes et robes pour des cols roulés/pantalon en été à cause de quelques blaireaux ! Ta blagounette m’a bien faite rire, parce que sur le coup, je me suis dis « heureusement que je suis à plat et que je courre, je vais être capable de le laisser sur place avec la surprise ! » 😉
      Merci d’avoir fait tourné !

  5. Je suis désolée de lire ta mésaventure. ça fait vraiment flipper ce genre de comportements, après le mec voulait peut-être juste te parler et il était juste méga maladroit mais ça reste flippant ! Je me fais rarement emmerder dans la rue ou les transports…ça m’est arrivé une fois dans la rue à Versailles, un mec me suivait de près et il s’est mis à me parler en mode tu veux boire un verre mais limite agressif… euh non merci et le voilà qui s’énerve « vous mettez une mini-jupe, c’est une invitation, vous allumez et après y a rien derrière ». Sur le moment j’ai eu un peu peur, mais y avait un papy devant moi qui s’est retourné et qui l’a regardé méchamment, il a tourné à l’intersection suivante du coup. J’avoue certaines personnes font flipper et ont des principes de merde… tu portes une jupe, c’est pour allumer. Mais bon ce n’est pas tous les jours non plus, heureusement.

    En tout cas cette tenue te va à ravir et tu es canon avec ta coiffure et ton rouge à lèvres rouge 😉 et j’ai vu notre photooooo derrière toi. haha

    Et pour l’anecdote, je suis en short au bureau aujourd’hui et j’emmerde le monde 😀

    1. Je ne sais s’il avait réellement envie de me parler. Il n’a pas arrêté de me fixer, c’était vraiment malsain. A la limite, je préfère autant qu’il m’aborde et ensuite, je l’envoie chier, que de ne pas savoir ce qu’il me veut. Car tu imagines plein de trucs. Sur le moment, j’étais plutôt focalisée sur comment j’allais arriver à le perdre avant de rentrer chez moi. Mais je te ne te raconte pas comment le cerveau a tourné cette nuit… J’étais bien contente de ne pas être seule dans le métro.
      Tu mets une jupe, tu allumes. Tu mets une robe un peu moulante, tu invites. Tu mets des talons, tu n’as peur de rien. Tu mets un short, tu es une salope. Et quand tu mets un jogging et un gros pull informe, franchement t’es un laideron, tu pourrais faire des efforts ! Mais merde à la fin !
      Aujourd’hui, je suis aussi en short et j’emmerde le monde ! Short power !
      Merci 😉

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