Une fois n’est pas coutume, j’avais envie de te parler protection de l’environnement et écologie. Je ne sais si tu es au courant, mais en ce moment j’occupe un emploi saisonnier à l’Aquarium du Cap d’Agde*. L’une de mes responsabilités est de faire des visites guidées, afin de faire connaître les milieux marins, le plus souvent à des enfants ou jeunes adolescents. Moi-même, au fil des questions, j’en apprends tous les jours. C’est juste fascinant. Mais certains faits me font froid dans le dos… et me prouvent à quel point nous devons faire quelque chose pour protéger les milieux marins…

L’aquarium dans lequel je travaille est un centre d’accueil et de soin pour les tortues qui s’échouent sur nos plages. Cette année, sur les 10 tortues que nous avons recueillies, six sont mortes sans que nous n’ayons rien pu faire. Parce qu’elles avaient ingéré trop de sacs plastiques notamment. Cet hiver, une baleine est venue mourir sur nos côtes avec plus de 40kg de sacs plastiques dans l’estomac.

Triste, n’est-ce pas ? Tous les animaux marins sont touchés par ce fléau que représentent les sacs plastiques. Après tu t’étonnes que de plus en plus de gouvernements veuillent les interdire… Les océans sont de plus en plus pollués, et les premières victimes en sont les animaux qui y vivent…

*Malheureusement, la crise sanitaire actuelle a eu raison de l’Aquarium du Cap d’Agde. Celui-ci a fermé ses portes en 2021.

Les déchets et la pollution... le fléau des milieux marins !

Par exemple, les hippocampes sont menacés d’extinction en Mer Méditerranée à cause de la pollution et de la destruction de leurs habitats naturels… Les tortues et les dauphins sont les prédateurs naturels des méduses. Sauf que les méduses, cela ressemble fortement à des sacs plastiques : les deux sont mous, transparents et flottent dans l’eau. C’est pour cette raison que les tortues et les dauphins se trompent et avalent par erreur des sacs plastiques.

Sacs plastiques qui finissent par leur causer des maux de ventre terribles, quand ils ne s’étouffent tout simplement pas avec. Mais il n’y a pas que les sacs plastiques qui soient dangereux.

À l’aquarium, nous avons une tortue de mer tropicale, nommée Vicky. Vicky est venue s’échouer dans le bassin de Thau, non loin de Sète, il y a une quinzaine d’années. Les soigneurs de l’Aquarium l’ont recueilli pour en prendre soin avant de la relâcher.

Sauf que… impossible de la faire manger. Pendant deux semaines, Vicky a refusé de se nourrir. Les soigneurs ont fini par se rendre compte qu’elle avait un bâton de sucette coincé dans la gorge. Tu sais, les petits bâtonnets blancs d’une dizaine de centimètres…

De plus, Vicky, une tortue de mer TROPICALE, a été retrouvée en mer MÉDITERRANÉE… loin donc de son habitat naturel. Deux possibilités : soit elle a été prise dans une grosse tempête et a perdu son chemin, soit quelqu’un l’a ramené de son lieu de vacances… Sauf qu’une tortue de mer ne se nourrit pas de salades, comme sa cousine la tortue de terre, mais de méduses et de seiches. Cette personne pensant probablement bien faire l’a relâché à la mer.

Le résultat est qu’aujourd’hui, Vicky est incapable de vivre en autonomie dans son milieu naturel. Elle a été trop habituée à l’homme. C’est la raison pour laquelle elle est restée à l’Aquarium. Aujourd’hui, au travers de son histoire, j’essaie de sensibiliser mon public durant les visites guidées à la protection de l’environnement, en commençant par une meilleure gestion des déchets.

Parce que nos mers et nos océans sont de plus en plus remplis de sacs plastiques, de bâtonnets de sucettes et de déchets en tout genre. Si chacun faisait un petit geste, à commencer par s’assurer que tous ses déchets finissent à la poubelle, on vivrait dans une nature nettement plus propre. Et je le rappelle, les mégots sont des déchets, donc on ne les balance pas n’importe où, bordel !

Toujours pas convaincu(e) qu’il faille faire quelque chose pour protéger les mers, les océans et les animaux marins ?

Des conséquences sur les milieux marins et sur l'Homme !

À cause des sacs plastiques et autres déchets (de la surpêche, du braconnage…), il y a de moins en moins de tortues et de dauphins. Donc de moins en moins de prédateurs naturels pour les méduses. Rajoute à cela l’acidification des océans et la montée des océans, et tu te retrouves face à une prolifération de méduses… Sympa pour nos plages l’été !

Au passage, je rappelle que les méduses sont urticantes : elles causent des boutons dès qu’on les touche. Enfin, les méduses de Méditerranée ne sont sources que de boutons… Il existe certaines espèces beaucoup plus grosses et surtout beaucoup plus venimeuses, voire mortelles pour l’homme. Comme la cuboméduse d’Australie, longue de 4 mètres, dont le venin peut tuer un adulte en quelques minutes… Sympa la baignade !

Tu imagines les conséquences d’un simple sac plastique jeté nonchalamment dans la nature ?

Et encore, je ne t’ai parlé que des tortues, des méduses et des sacs plastiques ! J’aurais pu choisir de mettre en avant la lente disparition des coraux, ou encore l’inexorable extinction de certaines espèces à cause des agissements de l’Homme. Les plus stupides cyniques d’entre nous diront que ce n’est pas grave, ce ne sont que des « animaux stupides »… Sauf que chaque espèce à sa place dans l’équilibre naturel. Les agissements de l’Homme dérèglent complètement cet équilibre naturel.

Et finissent par avoir des conséquences sur l’Homme lui-même, et non plus seulement sur la faune et la flore maritimes.

Par exemple, la montée des eaux, due au réchauffement climatique, oblige des populations entières à déménager et à quitter leurs terres au Bangladesh : après les migrants politiques et économiques, voilà les migrants climatiques ! Nan mais quelle horreur (parce que oui, ceux qui pensent que ce n’est pas grave si quelques espèces meurent n’ont en général pas un avis très humain dirons-nous au sujet des migrants…).

Les populations doivent faire face à des phénomènes climatiques de plus en plus extrêmes, mais surtout de plus en plus fréquents. Haïti ne s’est toujours pas remise du passage de l’Ouragan Matthew en octobre 2016…

L’effet papillon est terrible, n’est-ce pas ? Tout ça, à cause d’un simple sac plastique laissé dans la nature…

S’il y a bien quelque chose que je retire de mon emploi saisonnier à l’aquarium, c’est que je voudrais faire quelque chose pour protéger les milieux marins. Je ne sais pas trop quoi exactement, ni même par où commencer, mais je trouverais. En attendant, je redouble de vigilance quant à mes déchets…

Ensemble, protégeons les fonds marins !

Toutes les photos ont été prises à la GoPro sur le Sentier Sous-Marin de Banuyls-Sur-Mer (dans les Pyrénées Orientales)

 

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6 réponses

    1. Ne serait-ce que ramasser ses déchets ! Je ne supporte plus de voir les gens prendre la terre – et la mer – pour une poubelle !!!

  1. Que ton article me fait plaisir. Quand j’étais à Sète je me suis fait la réflexion que cette année l’eau était particulièrement déguelasse. Au point de ne pas m’y baigner certains jours. Les touristes arrivent et la pauvre devient une poubelle. Quand j’ai vu un mec enfouir son mégot dans le sable j’ai pété un plomb. Son « c’est dans le sable c’est pas grave » m’a achevée. Pauvres poissons nourris à la nicotine.
    Ma tante fait partie d’une association, les gardiens de thau je crois, oeuvrant justement pour la planète et les animaux. Ça peut peut-être t’intéresser.

    1. Clairement, je crois que je vais finir par développer des cendriers portables ou un truc du genre pour les fumeurs… Je ne supporte plus de les voir balancer leurs mégots partout par-terre !!!

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