Marathon de Paris 2017 : Récit de mon premier marathon

Courir son premier marathon est vraiment quelque chose d’unique. D’inoubliable. Mon expérience sur le Marathon de Paris en 2017 ne déroge pas à la règle !

Sommaire

À J+2 du Marathon de Paris 2017, je n’en reviens toujours pas !! À 24 ans, je suis pour la première fois marathonienne. Après une année à en rêver, après 14 semaines de préparation, je l’ait fait !!! Mais surtout, je l’ai fait dans le plaisir et le kiffe ! Je pourrais presque dire que ce fut la course idéale ! Bref, un challenge relevé haut la main ! Et il est temps que je te le raconte en détails ! 😉

Ma préparation physique pour le Marathon de Paris 2017

16 semaines d'entraînement pour ce premier marathon

Comme tu le sais peut-être, j’ai commencé ma préparation à ce Marathon de Paris 2017 au 1er Janvier avec un petit run détox post-réveillon pour évacuer la raclette de la veille… Puis les choses sérieuses ont commencé avec Yoann, mon lapin gainé, mon coach de l’espace.

On a posé les bases de ma préparation, en fonction de mes points faibles et de mes axes de progression. Notre objectif était de faire en sorte que mon corps puisse encaisser un kilométrage important (au moins 30 le Jour-J) sans que je ne me blesse…

Tu as aussi pu me suivre tous au long de mes training diary.  J’ai traversé de gros moments de doutes notamment en Janvier et Février, où les sensations n’étaient absolument pas bonnes. J’ai flippé. J’ai eu peur que mon rêve de marathon ne m’échappe avant même la ligne de départ… Puis je me suis ressaisie. Je me suis remise en question. J’ai cherché à comprendre pourquoi les sensations n’étaient pas bonnes…

Tout simplement parce que comme d’habitude, je me suis lancée sur plusieurs projets à la fois : une prépa marathon, un déménagement, un nouveau job, un blog à tenir… J’ai lâché un peu le blog pour me recentrer sur le reste. J’ai aussi compris qu’à vivre à 200 à l’heure, j’en oubliais de boire suffisamment et la déshydratation, cela ne pardonne pas !

J’ai aussi commencé à faire beaucoup plus attention à ce que je mangeais pour favoriser la récupération. Le corps, c’est comme une voiture, si tu n’y mets pas le bon carburant, il ne risque pas d’avancer !

Une fois, tous ces petits réajustements faits avec en prime,  une nouvelle paire de running, c’était reparti ! Les sensations sont revenues. Je me suis sentie pousser des ailes. J’ai pu tenir l’allure des Adidas Runners d’Odéon le mardi soir. Une vraie bouffée d’air que de courir en groupe, pour casser la monotonie de la prépa.

Puis avec Yoann, on se retrouvait toutes les deux semaines. Les premiers temps pour bosser ma technique pure de course à pied, notamment ma foulée pour la rendre la plus économique en énergie possible. Puis pour faire du renforcement musculaire… Je suis ressortie de ces séances courbaturée, fatiguée mais toujours plus motivée à en découdre avec ce marathon de Paris 2017 !

J-pas beaucoup avant le Marathon de Paris

Puis la dernière semaine de la prépa est arrivée et avec elle, l’attente. L’impatience même ! Je n’avais qu’une envie, celle de courir. Pas de stress particulier. Juste de l’excitation. Même si je dois reconnaître que le « alors prête pour dimanche ? » avait tendance  à faire poindre une petite pointe de stress… Le jeudi, je suis au Salon du Running pour bosser sur le stand Kalenji. J’en profite pour aller récupérer mon dossard avant tout le monde (oui, oui, j’ai récupéré mon dossard à 14h50 XD ).

J’ai la bonne surprise de voir Anne&Dubndidu, avec Matthieu (FrenchFuel) passer sur le stand et me reconnaître. On discute un petit moment sur nos prépas respectives, puis sur sa blessure. Puis il est temps pour moi de retourner travailler. Quoique d’abord je finis de discute avec Anama Run et Sichen qui passent l’une après l’autre… En fait, je croise que j’aurais beaucoup plus sociabilisé que travailler cette après-midi là ! XD

Bref, 18h, fin du service. Je file au stand de Marine Leleu, qui quand elle me voit, m’attrape pour un gros câlin. Elle donne deux, trois conseils de dernière minute, dont le plus important est celui de kiffer ma course au maximum. C’est con, mais entre Anne et Marine, les quelques petites appréhensions que j’aurais pu avoir disparaissent.

Mais bon, en attendant, j’ai l’impression que le temps tourne au ralenti ! J’ai envie d’être à dimanche, moi !!!! Samedi, je récupère ma petite maman à la gare. On se ballade un peu. On règle les derniers détails. On fait une patate douce party puis il est l’heure d’aller se coucher.

Je m’attendais à avoir du mal à m’endormir, à cause de l’excitation mais en fait pas du tout. 22h, je tombe comme une masse et réouvre les yeux trois minutes avant le réveil le lendemain matin...

Marathon de Paris 2017 : Le Jour-J

J’enfile ma tenue, soigneusement préparée la veille. Un bon petit-déjeuner. Je suis dans un état second. Entre zen attitude et excitation. À 8h00, nous voilà avec ma mère en haut des Champs Elysées. C’est blindé de monde ! Je commence petit à petite à réaliser l’ampleur du challenge que je me suis lancé…

Un passage aux consignes et aux toilettes (très important la pause pipi !!). Et je me dirige vers mon SAS. Un dernier câlin à ma maman et c’est l’heure…

Je rejoins les copains, Sylvain, Yoann, Emir, Carole, Jessica et les autres… On essaie tant bien que mal de rentrer dans le sas des 4h. J’avais à la base un dossard pour le sas des 4h30 et plus, mais quand j’ai vu la météo, j’ai demandé à changer de sas pour pouvoir simplement avancer mon heure de départ…

J’espérais qu’en prenant le départ 40 min plus tôt, cela me permettrait d’échapper un peu à la chaleur.

Le premier semi aux côtés de Sichen

9h20, je passe l’arche de départ. C’est parti pour 42,195 km !!! Sylvain est tout excité et je dois plusieurs fois le forcer à ralentir. Ce n’est que le début et nous sommes en descente. Ce n’est pas le moment de se griller. Le souffle est bon, les jambes ont l’air d’aller… Tous les voyants sont au vert. Je me concentre sur ma foulée. Bizarrement, je suis plutôt silencieuse.

Km 4… Sichen m’attend à l’emplacement exact qu’elle m’avait indiqué.

Il fait déjà bien chaud. On approche doucement de la Place de la Bastille, de notre premier ravito mais aussi de mon premier rendez-vous avec ma maman. Sichen m’attrape deux bouteilles d’eau pendant que je guette ma mère. Impossible de la voir. Je me dis qu’elle doit s’être un peu éloignée du monde pour avoir une chance de m’apercevoir. Une bouteille d’eau sur la tête, une autre sur les jambes. Un magnifique panier dans les poubelles (je n’ai jamais été aussi bonne en basket que sur ce marathon !).

Km 6… un texto à ma mère pour lui dire où j’en suis. On s’est loupé. Tanpis. Rdv au km 26. En attendant, je continue de courir avec Sichen et Sylvain. On avance tranquillement. Sichen essaie de canaliser l’énergie débordante de Sylvain, qui est comme un enfant hyper-actif en ce début de marathon. Moi, je me concentre sur mes pas. Je suis bien.

On arrive aux Bois de Vincennes. L’air y est un peu plus frais. Rapidement, je dis à Sylvain de prendre son rythme de croisière et d’avancer à son rythme (plus rapide que le mien). Et avec Sichen, on retrouve le calme et le silence du Bois de Vincennes. C’est hallucinant de voir autant de coureurs sur la route, mais de n’entendre que le bruit de nos pas et le souffle de nos respirations… Seuls les encouragements des supporteurs viennent troubler la sérénité des lieux.

Km 15… Les Lapins Runners, Emir et Carole, nous rattrapent. On discute un peu. Ils me demandent comment je me sens et me donnent rendez-vous sur la ligne d’arrivée. Parce que je suis sûre (et eux aussi), que je le terminerais ce marathon de paris 2017 ! Je m’en suis donnée les moyens ! Je suis vraiment bien.

Je passe le semi en 02:36:36, soit quasiment le même temps qu’à Prague, deux ans auparavant. Dire que j’étais au bout de ma vie à ce moment-là… Que de progrès depuis ! Avec Sichen, on continue notre avancée silencieuse. Elle m’encourage juste quand il faut, aux moments des faux plats. Les cuisses piquent un peu, mais je ne lâche rien.

On arrive finalement sur les quais. La chaleur nous tombe dessus. Nous ne sommes plus à l’abri des arbres de Vincennes. Le bitume chauffe. Je vois les premiers malaises. Je continue mon rituel des deux bouteilles d’eau aux ravitaillements : l’une sur la tête, l’autre sur les jambes. C’est l’une des rares fois (pour ne pas dire la seule fois) que je participe avec plaisir à ce concours de tee-shirt mouillés. En effet, les pompiers et les bénévoles nous arrosent très régulièrement sur le parcours.

Km 25… Il est temps de dire au revoir à Sichen. Un bisous et ça repart. Cela fait déjà trois heures que je coure… Je sais que Sandra m’attend un kilomètre plus loin. J’attaque le long tunnel qui longe les tuileries. Je marche trois minutes pour me recomposer un peu et profiter de la fraîcheur. Cela me fait beaucoup de bien. Je repars. Je quitte ce tunnel. J’attaque le second et Sandra m’attend juste à la sortie.

Un deuxième semi-marathon toujours aussi bien entourée !

Dès que je la vois, je lui refile mon camel back qui commence à me peser sur le dos. Dans la manoeuvre, mon portable, qui était placé sur la poche avant,  vole et tombe sur la route. Et un écran de cassé, un ! Mais je m’en moque. Quand je relève les yeux, je vois ma mère qui me fait de grands signes. Et avec un temps de retard, mon cousin et sa petite famille. Mais pas le temps de m’arrêter. Un coucou rapide et on continue vers le trocadéro.

Km 27… Sybille m’attend, toute de kalenji vêtue. C’est bon, ma petite équipe est au complet. Je me sens sereine. Je n’ai pas peur. Quoi qu’il arrive, un pied devant l’autre et ce jusqu’à l’arrivée. J’ai une totale confiance en mes deux lièvres pour m’amener jusqu’au bout.

Je ne suis pas si fatiguée que cela. Pas de douleurs particulières, ni de lassitude à l’horizon. Ok, je ne suis pas aussi fraîche qu’au départ, mais ça va. Je ralentis tout de même l’allure. Mon principal ennemi, le soleil… Il fait chaud. Très chaud. Je passe le 30ème kilomètre en 03:49:16…

J’avance doucement, mais j’avance tout de même. Je sens que les jambes ont déjà beaucoup donné alors je fais très attention à ma foulée. Les miss me parlent, m’encouragent.

Km 33… Porte d’Auteil. Je croise à nouveau ma mère qui me demande comment je me sens. Cela va à peu près. J’ai le psoas droit qui tire un peu, les pieds qui pulsent mais rien de dramatique. Elle m’embrasse et me dit que je peux le faire. Enfin, je crois. Je ne suis plus trop sûre de ce qu’il se passe autour de moi à partir de ce moment-là, tellement concentrée sur mes sensations et mes pas.

Les filles n’arrêtent de me dire que j’ai l’air bien. Je ne rencontre pas vraiment le fameux mur. Je suis fatiguée certes, mais je sens que je peux continuer à avancer. L’allure a fortement ralenti, mais j’avance. Cette montée de la Porte d’Auteil m’aura quand même cassé les jambes. À l’entrée du Bois de Boulogne, je marche un peu pour évacuer les premières crampes qui apparaissent. Je bois beaucoup. Je mange un peu, je me mouille le crâne et cherche l’ombre.

Jusqu’au 38ème kilomètre, j’alternerais 1km de course à petites foulées, 200 mètres de marche. Je suis extrêmement silencieuse. Je me concentre sur cette ligne verte qui symbolise le plus court chemin jusqu’à l’arrivée. Sybille et Sandra sont toujours là avec moi. « C’est beau ce que tu fais Margaux », « Regarde, avec ta petite foulée, c’est que tu en doubles du monde »…

Ma montre me lâche un peu après le kilomètre 38. Je ne sais plus du tout où j’en suis mais on continue d’avancer, concentrée sur cette ligne verte. Je n’ose pas lever la tête de peur de voir les malaises sur le bas côté…

J’avance, un pied après l’autre. Même si c’est lent, j’avance. Je repense à tous les messages d’encouragements que j’ai reçus, à mon père inquiet de me voir me blesser à cause de mon entêtement légendaire et de me voir déçue, à ma mère qui croit en moi et qui m’attend à l’arrivée, à Yoann qui m’a soutenue depuis le début de ma prépa, à mes collègues qui attendent de mes nouvelles… et j’avance. Je ne fais plus du tout attention à ce qu’il se passe autour de moi.

Un peu avant le kilomètre 41, j’ai la surprise de voir Doris se joindre à nous. Je ne suis plus en état de parler, alors je les écoute toutes les trois… Et on avance. Puis, j’entends les coureurs qui s’agitent. « On l’a fait ! Regarde ». Je lève le nez. Je vois ma mère qui s’agite, je lui fais un petit coucou. Puis je remarque qu’elle est juste en-dessous du fanion km 42.

Un virage et je la vois, l’arche d’arrivée. J’accélère. Je ne sais pas où je trouve la force, mais j’accélère. Sur ces 195 derniers mètres, je me sens voler. C’est bon, c’est fait. Je suis marathonienne ! Je n’en reviens. Je ne sais plus du tout où je suis. Sandra me prend en photo, mais je suis complètement ailleurs.

Je l’ai fait et franchement, ça va. Je n’ai eu aucun moment de doute, de « mais qu’est-ce que je fous là ? », de « jamais je n’y arriverais ». Je n’ai pas connu ce fameux mur. Je m’attendais à être submergée par mes émotions, à pleurer sans savoir pourquoi. Mais non, je suis juste ultra heureuse. Je l’ai fait et j’y ai pris énormément de plaisir. Ce fut 05:42:02 de course que je n’ai pas vu passer… J’ai mis Paris à mes pieds. J’ai dompté le Marathon de Paris 2017.

Marathon de Paris 2017 : Les Jours d'après

Sincèrement, ça va. Les genoux ont été un peu douloureux le lendemain, mais je n’ai eu absolument aucune courbature. Rien à déclarer, si ce n’est une fatigue normale après avoir couru 42 km sous une chaleur écrasante.

Je garde une extrême satisfaction de ce Marathon de Paris 2017 qui n’aura été que du bonheur du début à la fin. Est-ce que j’en referais un ? Oui, bien sûr. Mais pas tout de suite. Je vais d’abord travailler mon foncier, ma technique et ma vitesse. Car on ne va pas se mentir. Cinq heures et quarante-deux minutes de course, c’est très traumatisant pour le corps. J’ai eu la chance d’avoir Yoann qui m’a super bien encadrée et guidée pour préparer mon corps.

Mais pour le prochain marathon, je vais attendre d’être capable de descendre sous les deux heures au semi. Je veux que mes courses se passent toutes comme ce Marathon de Paris 2017 : du bonheur du début à la fin et très peu de souffrances. Et pour cela, il faut que je progresse. Il faut que j’apprenne à être patiente.

Attention, je ne dis absolument pas que je suis déçue de mon chrono. Au contraire, j’en ai absolument rien à taper. Je veux juste préserver mon corps et mes articulations, pour être capable de courir le plus longtemps possible. J’ai relevé mon challenge d’être marathonienne avant mes 25 ans. Maintenant, je vais prendre mon temps pour être capable de savourer la fois où je deviendrais marathonienne pour la deuxième fois. En attendant, on va s’éclater (et progresser) sur de plus courtes distances !

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Le 09 Avril 2017 restera gravé comme la date oùje suis devenue marathonienne pour la première fois

 

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